lundi 25 avril 2016

RD Congo : Papa Wemba est mort, vive l’artiste !

Le chanteur congolais Papa Wemba à Paris, le 10 avril 2014. © Vincent Fournier/J.A.
« Papa Wemba : de génération en génération ! » L'artiste se croyait bien immortel. Et il avait raison.
Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba de son vrai nom est décédé à Adidjan dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 avril, mais il ne disparaît pas pour autant de la mémoire des millions de mélomanes à travers le monde, et particulièrement en Afrique, qui ont été bercés par la voix ténor et suave de l’illustre disparu.
Papa Wemba est mort, vive l’artiste ! Maître d’école, son dernier album sur le marché du disque, constitue en effet un parfait témoignage de l’oeuvre de ce natif de Kasaï oriental, au centre de la RD Congo. Un opus « 100 % rumba » pour « redonner un souffle nouveau » à ce genre de musique face à la montée en puissance du coupé-décalé ivoirien et de la « naja music » du Nigeria, nous expliquait-il en avril 2014 lors de son dernier passage à Jeune Afrique.
Toujours bien habillé, ce grand chantre de la sape nous confie alors ce jour-là ses craintes de voir la rumba congolaise perdre ses repères, « s’éloigner des fondamentaux » qui ont fait sa force depuis des décennies. Avec ses 25 dernières chansons dans le bac, Papa Wemba « [replace] le solo à la guitare au centre de la mélodie ». Comme pour passer le relais à la nouvelle génération, il fait appel notamment à JB M’Piana et à Barbara Kanam pour deux featurings mémorables.
Triple Option, Papa Wemba feat. Barbara Kanam
Presque deux ans plus tard, je recroise le « Vieux » à Brazzaville. Au port. Il a l’air serein, loin des rumeurs qui annonçaient déjà sa mort au début de l’année. Il souffrait de la malaria et avait été hospitalisé durant dix jours en France, avait-il confié à la mi-mars au chroniqueur congolais Naty Lokole. Nous nous apprêtions à traverser le fleuve, à Kinshasa. C’était l’effervescence. Tout le monde voulait le voir, à défaut de le toucher. « Magrokoto, grand prêtre ! », lui lance la foule enthousiaste. « Magrokoto, ba yaya », leur répond-il, les deux poings serrés. C’est ainsi qu’on se salue à Molokaï, le « village » institué par Papa Wemba.
Aujourd’hui, c’est le chef du village qui est mort. Le roi incontesté de la rumba disparaît. Pas ses œuvres !
Trésor Kibangula
Source: Jeune Afrique

Papa Wemba - l' interview vérité aux FrancoFolies de Kinshasa

mercredi 20 avril 2016

Football : Meschak Elia, la nouvelle étoile de la RD Congo ?

L'attaquant congolais Meschak Elia (d) fête avec Doxa Gikanji un but inscrit contre le Mali en finale du CHAN à Kigali, le 7 février 2016. © Cyril Ndegeya / AFP
Vainqueur avec la RD Congo du dernier CHAN et meilleur buteur de la compétition, Meschak Elia incarne à seulement 19 ans l’avenir du football congolais. Il sera l'un de principaux atouts offensifs du TP Mazembe mercredi face au WAC Casablanca en huitième de finale de la Ligue des Champions (0-2 à l'aller).
Son destin s’est accéléré l’hiver dernier, et il ne l’a sans doute pas vu venir. Il y a quelques mois, Meschak Elia était un joueur du CS Don Bosco, un des autres clubs de Lubumbashi, présidé par Champion, le fils de Moïse Katumbi, le big boss du TP Mazembe. « À Don Bosco, j’ai rencontré Lamine N’Diaye (le Sénégalais a entraîné les Corbeaux, NDLR), un entraîneur expérimenté. Il a fait de moi un titulaire. Il ne cessait de me parler, et j’ai compris que j’avais quelque chose de précieux en moi. Il m’a expliqué l’importance de la préparation technique, mentale et psychologique avant un match, m’a fait jouer sur les côtés et j’ai fait mes premiers pas au haut niveau avec ce club », explique à Jeune Afrique le jeune international congolais. C’est ainsi qu’il a rapidement été repéré par Patrice Carteron. « J’avais discuté avec lui et les dirigeants de Mazembe. Car c’est ce club qui m’a fait venir à Lubumbashi, alors que j’étais à Kinshasa. Je suis allé à Don Bosco, mais le président Katumbi m’avait promis qu’il me ferait venir. Signer à Mazembe, c’était l’assurance d’un avenir meilleur. »
Kinkole : à l’école de la rue
Comme beaucoup de jeunes Congolais, Meschak Elia a débuté le football dans la rue, à Kinshasa, dans le quartier de Kinkole, à l’est de la capitale. « C’est mon frère aîné, Sims, qui m’a amené au foot », explique le jeune kinois, très vite orphelin d’un père polygame. « Il avait trois femmes et a eu quinze enfants. Rapidement, j’ai intégré l’école de foot d’Alain Lejeune, à Kinshasa, puis j’ai signé à Jogari AF. C’est lors d’un tournoi Airtel Jeunes Talents, en 2012, que je me suis distingué. Je ne pouvais pas signer professionnel à Mazembe, alors je suis allé à Don Bosco en 2014. C’était comme un prêt », poursuit Elia, dont les frères ont tous joué au football. « L’un d’eux, Blaise, a évolué en Première division kinoise et a terminé meilleur buteur de l’EPFKIN [championnat de Kinshasa, NDLR].
Ibenge : « Il a envie de travailler »
Au TP Mazembe, où il a signé un contrat de cinq ans, le meilleur buteur du dernier CHAN (4 buts) est confronté à la réalité de la concurrence. L’exigence de résultat est de tous les instants. « J’ai été très bien accueilli. Il y a beaucoup de talent dans cette équipe, et les places se méritent. À l’entraînement, je dois m’arracher tous les jours pour convaincre. » Florent Ibenge, le sélectionneur de la RD Congo, est convaincu que son arrivée au TP Mazembe va l’aider à progresser. « C’est un joueur explosif, spectaculaire. Je l’avais appelé en novembre pour un tournoi en Angola. Au CHAN, il a confirmé son potentiel, mais il est encore jeune, et a beaucoup à apprendre. Il a envie de travailler. Il est très doué, parfois fantaisiste dans son jeu, car il doit être plus efficace, et cela lui a valu quelques engueulades de ma part, mais c’est un garçon facile à gérer. »
Si tu ne rêves pas d’aller un jour en Europe, cela signifie clairement que tu n’as pas d’ambition
Au Rwanda, Elia a largement contribué avec ses quatre buts à la conquête du deuxième CHAN de l’histoire des Léopards. « Le CHAN était une vitrine pour moi, mais sans avoir la moindre idée de la place que j’occuperais dans le plan de jeu du sélectionneur. J’ai joué, et à chaque match, j’avais envie de faire mieux », explique celui qui a également terminé avec le titre de meilleur joueur du tournoi. Mais il garde la tête froide. « Je n’ai encore rien fait. Je ne suis qu’au début de ma carrière. Je connais beaucoup de joueurs qui ont réussi une première année au haut niveau avant de disparaître dans la nature. Je sais que je dois encore beaucoup travailler et progresser. Hubert Velud, le coach de Mazembe, ne cesse de m’orienter. »
Buteur face à l’Angola le 26 mars dernier en qualifications pour la CAN 2017 (2-1), Elia aimerait ouvrir son compteur mercredi en Ligue des champions face aux Marocains du WAC. Avec, en ligne de mire, une carrière qui se poursuivrait en Europe, dans quelques années. « Si tu ne rêves pas d’y aller un jour, cela signifie clairement que tu n’as pas d’ambition. » C’est dit !
Source: Jeune Afrique

Le tour des expos à Paris : James Bond, Seydou Keita et Stephane Thidet

jeudi 14 avril 2016

Le wax s'invite dans les gardes-robes occidentales

Voici les nouveaux alliés de Katumbi

Mbusa Nyamuisi, José Makila, Franck Diongo, Delly Sesanga, Jean-Claude Vuemba, Jean-Claude Muyambo, Jean-Lucien Busa, Moise Moni Della et bien d’autres élus et personnalités membres de l’Opposition adhèrent à une structure en gestation destinée à appuyer la candidature de l’ancien gouverneur de l’ancienne province du Katanga à la présidentielle de novembre 2016.

Après le G7, la candidature de Moise Katumbi à la présidentielle de novembre 2016 va recevoir dans les prochains jours l’appui d’une plateforme électorale composée des parlementaires et autres personnalités de haut rang. Déjà, des dizaines de députés membres de l’opposition ont confirmé leur adhésion à cette nouvelle structure de soutien à l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga, ont affirmé plusieurs sources recoupées, allant jusqu’à citer des noms de certains adhérents.

Il a mis du temps avant de décider d’y aller. Désigné candidat à la présidentielle de novembre 2016 par le G7 le 30 mars dernier, Moise Katumbi Chapwe poursuit ses consultations avec les groupes de l’Opposition en vue de s’accorder sur une candidature commune.
Après la rencontre avec Etienne Tshisekedi lundi 4 avril à Bruxelles, AfricaNews a appris que le chairman de TP Mazembe s’organise pour obtenir le ralliement d’un maximum d’élus et de personnalités de grande envergure sur l’ensemble du territoire national.

Les premiers contacts menés dans la discrétion la plus totale s’avèrent fructueux et vont se matérialiser dans les tout prochains jours avec la sortie d’une plate-forme électorale en soutien à sa candidature, a-t-on encore appris. Après une première réunion à Kinshasa, une deuxième rencontre a eu lieu samedi 9 avril dans la capitale RDcongolaise autour des députés nationaux et chefs des partis Franck Diongo -MLP-, Delly Sesanga -ENVOL-, Jean-Claude Vuemba –MPCR et José Makila -ATD-, élu gouverneur du Sud-Ubangi le 1er avril. Un député du RCD-KML a reçu mandat de représenter le président de ce parti, le député honoraire Anti.pas Mbusa Nyamuisi. En gros, des dizaines de députés membres de l‘Opposition ont confirmé leur adhésion à cette structure pro-Katumbi.
Outre le groupe de Diongo, Sesanga, Vuemba et Makila, on cite les noms du député Jean-Lucien Busa. Des personnalités politiques comme Jean-Claude Muyambo, ancien ministre des Affaires humanitaires et président national de SCODE, et Moise Moni Della, ancien secrétaire général du RCDN et ténor de Soutien à Etienne Tshisekedi -SET- sont également annoncées. Certains disent espérer que des centaines d’autres parlementaires, toutes tendances confondues, suivent la même voie surtout que la plate-forme est ouverte à toutes les personnes désireuses d’apporter leur expérience ou contribution.
Une source précise que, parallèlement à la cérémonie projetée avec les têtes couronnées du G7 à Lubumbashi, une séquence dont le format reste à préciser, probablement autour de débats citoyens et de grands enjeux politiques de l’heure, est envisagée devant un parterre de nouveaux alliés de Katumbi.
AKM
Source: 7sur7.cd

lundi 11 avril 2016

Josey chante "Diplôme" dans Couleurs tropicales

RD Congo : Moïse Katumbi se jette à l’eau.

Moïse Katumbi, ici à Goma en 2014. © KENNY KATOMBE/REUTERS
Devenu l'adversaire de Joseph Kabila depuis qu'il a claqué la porte du parti présidentiel, l'ancien gouverneur du Katanga sera-t-il candidat à la présidentielle de novembre ? C'est plus que probable : le 30 mars, une plateforme groupant sept partis d'opposition lui a officiellement demandé d'être son champion.
Le marigot politique congolais était déjà passablement agité. Et pourtant, le nouveau pavé qu’y a lancé Moïse Katumbi n’est pas passé inaperçu : le 30 mars, il est devenu le premier candidat à l’élection présidentielle officiellement investi.
Cette décision est l’œuvre du G7, un groupement de sept partis, jadis tous membres de la majorité. Dans sa résolution, cette plateforme demande à l’ancien gouverneur du Katanga de « bien vouloir » se présenter au prochain scrutin présidentiel et l’assure de son soutien.
Ses ambitions présidentielles
Depuis qu’il a claqué la porte du parti du président Joseph Kabila, en septembre 2015, les ambitions de Moïse Katumbi ne sont plus un mystère. Ce qui l’est un peu plus, c’est le moment choisi pour cette annonce, coordonnée avec le G7, dont il est très proche. En principe, l’élection doit se tenir en novembre, ce qui lui promet une campagne de huit mois. Du moins au minimum, car, pour l’instant, rien n’est prêt pour ce scrutin qui doit marquer la fin du second et dernier mandat constitutionnel de Joseph Kabila. Dans sa résolution du 29 mars, le Conseil de sécurité de l’ONU a ainsi exprimé sa « profonde préoccupation » à propos des « retards survenus dans les préparatifs » de cette échéance électorale.
Avec cette investiture, il veut prendre l’initiative, imposer à la fois son rythme et l’idée que cette élection aura bien lieu
L’opposition congolaise et les chancelleries occidentales doutent de la volonté du chef de l’État d’organiser le scrutin dans les temps. La maîtrise du calendrier reste en effet l’une de ses atouts maîtres. Or Moïse Katumbi, qui accorde un soin tout particulier au timing de ses annonces, ne veut pas s’y soumettre. Avec cette investiture, il veut prendre l’initiative, imposer à la fois son rythme et l’idée que cette élection aura bien lieu.
« Le G7 a raison de jouer sa propre partition, assure l’un de ses proches. Il faut qu’ils soient prêts pour novembre. Ainsi, ils ne risquent pas d’être désarçonnés si le pouvoir tente de les prendre de vitesse en organisant rapidement le scrutin. S’il n’est pas en mesure de le faire le jour J, le G7 pourra dire : « Nous étions prêts, c’est vous qui avez failli à vos responsabilités. » »
Les risques de sa stratégie
Cette stratégie n’est toutefois pas sans risques. Le principal serait que le reste de l’opposition prenne ombrage de ce départ anticipé et non concerté. Le tout nouveau Front citoyen 2016, coalition de l’opposition et de la société civile qui veut forcer Kabila au départ, encore fragile, pourrait se fissurer.
« Bien sûr, il est compréhensible que des hommes politiques s’organisent en vue de la présidentielle, convient un cadre de cette coalition. Mais le moment choisi me paraît inopportun. La priorité, c’est d’obtenir des élections qui permettent l’alternance. Une fois que nous aurons obtenu l’assurance qu’elles auront bel et bien lieu, libre à chacun de se déclarer candidat. Si nous faisons l’inverse, les leaders de l’opposition risquent de retourner à leurs querelles de leadership et de se diviser. »
Un accord avec Bemba serait pain bénit pour Katumbi : il lui ouvrirait une bonne partie de l’électorat, crucial, de l’Ouest
Sans doute pour conjurer ce scénario, Katumbi n’a pas immédiatement confirmé sa candidature. « Le plus important pour moi, c’est qu’il y ait un candidat commun, assure-il à J.A. Je ne veux pas diviser l’opposition. Je donnerai ma position quand j’aurai fini mes consultations. » C’est avec l’Union pour la nation congolaise (UNC), bien implantée dans l’extrême est du pays, qu’elles sont le plus avancées. Rien n’est toutefois encore joué : son chef, Vital Kamerhe, est parfois insaisissable.Jean-Pierre Bemba, le chef du Mouvement de libération du Congo (MLC), détenu à la Cour pénale internationale, préfère pour sa part être définitivement fixé sur son sort avant de prendre une décision.
Mais il a une revanche à prendre sur le président Kabila, à qui il attribue la responsabilité de sa détention. Un accord avec Bemba serait pain bénit pour Katumbi : il lui ouvrirait une bonne partie de l’électorat, crucial, de l’Ouest. S’il était élu, il serait en effet le troisième président consécutif issu du Katanga, donc de l’Est, ce qui n’a rien d’évident dans ce pays régionalement divisé.
Reste Étienne Tshisekedi, « l’opposant historique », dont le nom résonne encore dans l’esprit de nombreux Congolais, malgré son exil belge et ses 83 printemps. Méfiant, ce dernier acceptera difficilement de faire partie d’une coalition qu’il ne dirige pas. Moïse Katumbi, qui s’appuie dans ces discussions sur son frère, Raphaël Katebe Katoto, très proche de Tshisekedi, devra déployer des trésors de diplomatie pour ménager sa susceptibilité.
Un front qui inquiète le pouvoir
Du côté du pouvoir, on fera évidemment tout pour diviser ce front. Le « dialogue » que le gouvernement propose depuis des mois à l’opposition, et en particulier à Tshisekedi, reste sa carte maîtresse. Il pourrait déboucher sur un maintien négocié de Kabila à la présidence pour une durée déterminée, voire sur la formation d’un gouvernement d’union nationale qui isolerait Katumbi. « Cette initiative du président a le soutien de l’UA et de l’ONU, comme l’a rappelé la dernière résolution du Conseil de sécurité », se félicite Tryphon Kin Kiey Mulumba, ministre des Relations avec le Parlement et fervent partisan d’un maintien de Kabila au pouvoir.
Je vais rencontrer l’opposition et la société civile en France, en Angleterre, aux États-Unis et peut-être au Canada, confie Moïse Katumbi
Quelles que soient les précautions que Moïse Katumbi prendra pour ne pas compromettre une large alliance de l’opposition, il n’entend pas ralentir. « Je vais rencontrer l’opposition et la société civile en France, en Angleterre, aux États-Unis et peut-être au Canada, confie-t-il à J.A. Je vais aussi faire le safari [« voyage », en swahili] que j’avais annoncé dans toutes les provinces du Congo. Je commencerai par Goma. » Cette ville frondeuse de l’Est, où il devrait se rendre à la mi-avril, n’a pas été choisie au hasard.
Fief de la première dame, Olive Lembe, elle est aussi le berceau de La Lucha, ce mouvement citoyen redouté du pouvoir et qui tente d’essaimer partout dans le pays. Confiant dans sa popularité sur les rives du lac Kivu, Katumbi veut y faire une démonstration de force et créer une dynamique. Si l’on ignore encore sa durée, le coup d’envoi du marathon électoral a été donné. Et Katumbi a bien l’intention de faire la course en tête.

UN G7 À LA CONGOLAISE
Cette alliance regroupe sept leaders de partis politiques : Pierre Lumbi, Olivier Kamitatu, José Endundo, Dany Banza, Gabriel Kyungu, Charles Mwando et Christophe Lutundula.
Avant leur rupture avec la majorité, en septembre 2015, leurs partis représentaient encore plus d’un cinquième des 500 députés. Parmi eux, 80 ont participé au lancement de la plateforme. Après un intense lobbying de la majorité et des scissions, ils ne seraient plus aujourd’hui qu’une quarantaine.
Ces partis gardent toutefois des structures sur le terrain, notamment le Mouvement social pour le renouveau (MSR) de Pierre Lumbi, l’ex-conseiller sécurité du président Kabila. Elle était la deuxième formation de la majorité, derrière le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD).


Source: Jeune Afrique

La réaction du groupe Dangote après sa citation dans les « Panama Papers »

Aliko Dangote. © Bénédicte Kurzen/NOOR
Interrogé par "Jeune Afrique" après sa citation par deux médias français et nigérian associés aux "Panama Papers", le groupe du tycoon Aliko Dangote renvoie à son statut "d'investisseur global" et assure se mettre en conformité "avec les lois et réglementations de tous les pays" où il intervient.
Le groupe d’Aliko Dangote, l’homme le plus riche d’Afrique, réagit, après avoir été cité en tant qu’actionnaire de plusieurs sociétés domiciliées au Panama, aux îles Vierges britanniques et aux Seychelles, par Le Monde (le 5 avril) et Premium Times (le 7 avril), deux des médias associés aux « Panama Papers« , l’enquête internationale sur les clients de Mossack Fonseca, une firme panaméenne chargée de créer et domicilier des sociétés basées dans des paradis fiscaux.
« Aliko Dangote est un investisseur global et il est assez normal pour des investisseurs à l’échelle mondiale, mon patron inclus, de détenir des participations dans des sociétés offshore. Par principe, nous nous assurons d’une stricte conformité avec les lois et les réglementations, quel que soit le pays où nous opérons », a indiqué par courriel Anthony Chiejina, le directeur de la communication du Dangote Group, en réponse aux questions de Jeune Afrique.
Selon le quotidien français Le Monde, qui cite les « Panama Papers », Aliko Dangote a été l’un des actionnaires de la société pétrolière Ovlas Trading SA enregistrée en 2003 par Mossack Fonseca aux îles Vierges britanniques et dirigée par son neveu, Sayyu Dantata.
Des liens avec plusieurs autres sociétés offshore réfutés par le groupe
Ce dernier dirige MRS Holdings qui est présent au Nigeria, au Cameroun, au Bénin, au Togo et en Côte d’Ivoire, dans les carburants et les lubrifiants.
Selon un document consulté par Le Monde daté de 2009, les deux hommes sont actionnaires d’Ovlas Trading SA, qui était doté d’un capital d’un million de dollars. Toujours selon le quotidien français, l’autre actionnaire d’Ovlas Trading SA a été la société Oil & Gas Co Ltd, l’une des filiales de MRS Holdings (ainsi que cela figure sur le site de MRS).
En 2011, toujours selon Le Monde et les « Panama papers », Ovlas SA change de nom pour devenir Petrowest SA, et de juridiction pour s’établir aux Seychelles.
À noter que Petrowest SA n’apparaît pas dans les filiales de MRS. En revanche, la société Petro West LTD est mentionnée sans que l’on puisse établir si elle correspond à la même entité.
Pour Le Monde, Sayyu Dantata est le principal actionnaire de Petrowest SA aux côtés de Patrice Alberti. Ce dernier est un ancien banquier de BNP Paribas, où il était spécialisé sur l’Afrique de l’Ouest, avant de rejoindre MRS Group en 2004.
En ce qui concerne la participation d’Aliko Dangote à l’actionnariat de Petrowest SA et dans plusieurs autres sociétés aux Seychelles et au Panama, évoquée par Premium Times au Nigeria, elle a été « catégoriquement » nié par le groupe dans une réaction publié par le site d’information nigérian.
Source: Jeune Afrique

JOSE NZITA - IL SENT DEJA

lundi 4 avril 2016

RDC : 40 à 50 millions de dollars de l’État pour la quatrième banque du pays fermée lundi

Siege de la BIAC à Kinshasa (RDC) en septembre 2012. © Baudouin Mouanda pour JA
Une enveloppe de la Banque centrale du Congo (BCC) pour la Banque internationale pour l'Afrique au Congo (BIAC) doit être entérinée au retour à Kinshasa, lundi, du Premier ministre Augustin Matata Ponyo, a appris "Jeune Afrique" lundi alors que les 150 agences de la quatrième banque de détail du pays, fermées depuis le 1er avril, demeurent closes lundi.
Une enveloppe de financement pour la Banque internationale pour l’Afrique au Congo (Biac) — qui a concédé « une tension passagère de liquidité » après la « brutale suspension » d’un financement que lui octroyait la Banque Centrale du Congo  —  doit être entérinée au retour à Kinshasa, lundi, du Premier ministre Augustin Matata Ponyo , a appris « Jeune Afrique » le 4 avril.
À son retour d’une réunion conjointe de la commission de l’Union africaine et de la Commission économique pour l’Afrique à laquelle il assistait à Addis-Abeba, le contour exact des « mesures urgentes » annoncées par la BCC dimanche doit être arrêté, a fait savoir Jules Bondombe Assango, le vice-gouverneur de la BCC. « L’option retenue consiste entre un mix de financements de la BCC et une recapitalisation de la banque par un nouvel investisseur », a-t-il indiqué au téléphone le 4 avril depuis Addis-Abeba.
40 et 50 millions de dollars pour rassurer les marchés et les déposants
Selon une autre source proche de la Biac, l’enveloppe de ce financement s’élèvera entre 40 et 50 millions de dollars. Elle sera composée d’un réescompte de 16 milliards de francs congolais (environ 14,8 millions d’euros déjà annoncés le 30 mars), une garantie du Gouvernement sur des des créances publiques et d’un refinancement. « L’objectif de cette enveloppe est de rassurer les autres banques qui ne se prêtent plus entre elles et d’éviter le ‘bank run’ des 340 000 déposants de la Biac », explique cette source.
Dimanche, déjà, le gouverneur de la BCC, Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, avait appelé à un « retour au fonctionnement normal de la Biac dès mardi », après des rencontres avec la nouvelle direction de la banque et avec le ministère des Finances, selon un communiqué du 3 avril.
Banques fermées et retraits limités
Après le changement de direction de la banque en fin de semaine, le réseau de 150 agences de la quatrième banque de détail est fermé lundi pour cause « d’inventaire », a fait savoir la Biac, et les retraits ont été limités à 500 000 francs congolais, selon Bloomberg.
Celle-ci concédait, dans une série de trois communiqués rendus publics les 28, 30 et 31 mars, « une tension passagère de liquidité » après la « brutale suspension » du « refinancement plafonné à hauteur de 40 milliards de francs congolais (37,5 millions d’euros) » que lui assurait mensuellement la Banque Centrale du Congo (BCC) « jusqu’en février 2016 ».
« La décision d’interrompre le financement de la Biac était une des mesure du gouvernement pour stabiliser le taux change du franc vis-à-vis du dollar », dit Jules Bondombe Assango au sujet de cette interruption.
Pour notre source proche de la Biac, les 40 milliards de francs mensuels « visaient à compenser la forte exposition au secteur public dans le portefeuille de crédits de la Biac (30%), des prêts libellés en francs alors que 77% des dépôts de la banque sont en dollars, et à couvrir des dettes publiques en souffrance. Lorsque la BCC a constaté un léger glissement du franc par rapport au dollar, elle a décidé de couper le refinancement en francs de la Biac ».
Source: Jeune Afrique.