samedi 22 septembre 2012

Les premiers signes visibles du sommet de la francophonie à Kinshasa.

 
Drapeau du sommet brandi tout le long du boulevard du 30 juin, éclairage public rétabli, des cantonniers balayant les grandes artères du centre ville, des poubelles métalliques peintes en vert visibles sur  le boulevard. Tels sont les premiers signes de la tenue du 14ème sommet de la francophonie dans la capitale congolaise. Cependant, les kinois  se posent la question suivante: La ville va t-elle vibrer pendant ce sommet qui a tant fait coulé l'encre depuis le début de cette année? Combien de kinois visiteront le village érigé dans l'enceinte du stade des martyrs?
Petite réflexion. La Cité de l'UA est le symbole de la tenue du sommet de cette organisation à Kinshasa en 1967. Le théâtre de la verdure construit pour la présentation des deux champions du monde de la boxe Ali et Foreman est un autre site entré dans le patrimoine collectif du pays. Que restera t-il de ce grand rendez-vous tant souhaité par la RDC? Nous éspèrons que la fête culturelle nous transportera durant cette période et qu'ainsi le rayonnement du pays découlera de cela.

jeudi 20 septembre 2012

Foot-C1 : 6 Congolais sur le pont en Europe



La plus prestigieuse et lucrative compétition interclubs d’Europe, Ligue des champions reprend son droit de cité ce soir dans sa phase de poules. Six congolais font partie de ce long voyage.

Près de 70 joueurs d’origine africaine monnayent leur talent au sein des clubs européens. Ce mardi soir, plusieurs d’entre eux seront sous les projecteurs de la Ligue des champions. La RDC aligne quelques joueurs. L’homme le plus en vue est sans nul doute l’attaquant Dieumerci Mbokani. Avec Anderlecht, Mbokani, auteur d’un début de saison haut en couleur affronte le Milan AC à San Siro.

Le milieu de terrain Hugues Bedi Benza et Jordan Lukaku n’ont pas été retenus parmi les 21 qui ont fait le déplacement d’Italie. Leur adversaire du jour, le Milan connait un début de saison difficile avec deux défaites après trois journées de championnat.

Les Pays-Bas comptent dans son championnat plusieurs footballeurs d’origine congolaise comme Jody Lukoki de l’Ajax d’Amsterdam. Ce défenseur de 20 ans  né à Kinshasa, a très peu joué cette saison. Il n’a fait que six apparitions lors de la saison 2011-2012. L’Ajax joue en déplacement dans le chaudron du club allemand de Dortmund.

Eliaquim Mangala et le FC Porto affrontent le Dynamo Zagreb. Le capitaine des Espoirs français, est dans le collimateur du sélectionneur de la RDC, Claude Le Roy. Mais le garçon n’est pas pressé de répondre à cet appel. Eliaquim Mangala a fait le choix de quitter le Standard de Liège pour rejoindre le FC Porto l’été dernier. Une décision qui ne lui réussit pas vraiment pour l’instant. Il se contente de jouer les doublures.


En rapport avec la victoire des Léopards face aux Equato-Guinéens - Primus a produit Zaïko Langa-Langa de Jossart au couloir Oshwe


Photo d'archivesPhoto d'archives

* Blaise Bula et Alain Makaba ont aussi joué dans ce même contexte.
La victoire le 9 septembre dernier de l'équipe nationale de la RDC, Les Léopards face à l'équipe correspondante équato-guinéenne sur le score de 4-0 a fait l'objet d'une forte réjouissance populaire. Sentiment auquel s'est associé Primus, leader des bières en RDC dont l'expression s'est traduite par la production au cours du week-end dernier de l'orchestre Zaïko Langa-Langa de Jossart Nyoka Longo, le vendredi 14 septembre au couloir Oshwe, quartier Matonge, commune de Kalamu.



C'était le rendez-vous du Ngwasuma prôné par les deux partenaires. D'une part le groupe Zaïko L.L, le maître de l'ambiance (Nkolo ngwasuma) et de l'autre Primus, géniteur de l'ambiance (Pelisa ngwasuma). Les deux réunis forment un tandem qui donne toujours aux inconditionnels de Zaïko L.L et de la bière Primus de  vivre des moments agréables.

C'est le spectacle vécu vendredi soir au vu du public nombreux qui a assisté à cette production qui était du reste du type VIP. En d'autres termes les spectateurs devaient être assis. L'occasion a permis aux terrasses environnants le lieu du concert de faire des juteuses affaires. Les produits de la gamme Bralima, dont Primus, ont coulé à flot.  Mais, cette ambiance était loin d'éluder la question sur la nature du rapport qui lie Primus à cet orchestre, il y a peu, dans l'écurie du concurrent… ici ça va, mais là bas… Ce cri lancé par l'animateur  Doudou peut faire lieu de réponse à cette préoccupation des mélomanes.

Ponctualité oblige. A 20 h 35 début du concert avec une série de variétés. Sur le podium les musiciens sont en T-Shirt  Primus, et pantalon blanc. Les tubes commencent avec la chanson " Ebeya ya masuwa ", suivie de " Adamo "… " Bohumbu ". Prestation au cours de laquelle les voix des chanteurs Lola, Vogerad et Adamo caressent les oreilles. Ce tour de chants aux allures d'une relecture du répertoire du groupe, ravive la flamme des nostalgiques.

A 22 h Jossart, en  personne est annoncé. Sa montée sur le  podium est précédée par un cantique instrumental. Il s'introduit par la chanson " Bona Mbongo ", une chanson dont le succès est resté intact s'accompagnant avec la danse "Funk " que Nyoka Longo exécute en fin danseur avec application. Cette démonstration est saluée par une forte ovation. Jossart  dialogue avec son public, en louant Primus l'organisatrice de ce concert. Le public s'emballe et improvise des pistes de danse. L'ambiance monte davantage, lorsqu'intervient les tubes contenus dans l'album " Bande Annonce "  ponctué par la danse" Mokongo ya nkoba ". Le générique " Yoka ngwasuma " mettra par la suite tout sens dessus sans dessous, peu avant que soit accordé au public le bonheur de procéder au système de disque demandé moyennant l'achat d'un casier de bière Primus. Message aussitôt mis en application, en commençant  par la chanson " Dédé ". Il s'en suivra une série de ces actions, pour le plus grand plaisir du public. Une stratégie qui consiste à donner à l'assistance l'opportunité de vivre en live l'une ou l'autre chanson de Zaïko L.L qui aura marqué sa vie.

Une fois de plus, cet ensemble aura prouvé qu'il a le vent en poupe et qu'il demeure en outre le maître de l'ambiance " Nkolo ngwasuma ". En tout cas ce ne sont pas Clovis Kasanza, Burlain, Sparta Baku ou Guy Lutula (staff de la Bralima) qui nous diront le contraire, eux que nous avons vu visiblement déchaînés sous le rythme de " Mokongo ya nkoba ".

C'est dans ce même cadre festif que s'est inscrit les prestations de Blaise Bula et son orchestre Pondération 8, au dancing Vis-à-Vis où les fans de ce groupe se sont trémoussés au rythme  du riche répertoire de cet ensemble, des titres comme " Bashale ", " Okota " etc sans oublier l'animation endiablée de Solomoni mondial. Une ambiance qui a confirmé une fois de plus la suprématie de  Primus  leader des bières en RDC  Akangi masolo.  C'était le samedi 15 septembre.

Même ambiance  au Palm Beach dans la commune de la Gombe  où Académie des Stars de Alain Makaba (pas celui de Wenge 4x4), un jeune orchestre, sacré dernièrement lauréat du concours Fréquence Start organisé par Primus,  qui était aussi programmé pour la circonstance.

Pour tout dire, la victoire des Léopards sur les Equato-Guinéens, sur le score de 4-0, n'est pas passé inaperçue aux yeux du Primus leader des bières en RDC et  promoteur d'ambiance.

Maurice Bakeba

jeudi 13 septembre 2012

Les cinq fois où Jossart a survécu miraculeusement

samedi 8 septembre 2012 Botowamungu Kalome (AEM)

Depuis le 7 septembre 1953, il a empilé, une à une, les années d’une vie exceptionnelle par les événements personnels et professionnels qui l’ont façonné. De l’insouciance et l’inconscience de l’enfance, Jossart N’yoka Longo est passé très vite de la mélancolie due à la solitude aux sommets de la musique congolaise aujourd’hui. Entre ces deux périodes, le chanteur aura tout connu : la gloire, l’opprobre, l’empoisonnement, des quolibets et une renaissance artistique inattendue aux cris de Vimba, Vimba, Pschiiiitttt ! Et revoilà le chanteur, le moral regonflé, l’éclat retrouvé et surtout un homme plus que rasséréné et apaisé comme s’il venait enfin de trouver le sens de la vie, comme s’il était enfin parvenu à donner un sens à sa vie. L’ordre et l’enchaînement des coups durs expliqueraient son état d’esprit. Retour sur cinq faits marquants de sa vie et de sa carrière.

Très tôt, seul au monde
Entre un papa salarié à la prestigieuse société Philips, une maman dévouée, attentionnée et une grande sœur qui le couve, N’yoka Longo suit une scolarité exemplaire au Collège Boboto, le collège catholique le plus prestigieux de Kinshasa. Mais très vite ce cocon douillet va se dépeupler et la grande faucheuse emporter tour à tour Papa, maman et yaya. Le jeune orphelin a dû expérimenter ce qu’il y a de plus dur chez un orphelin : on t’offre la compassion, le gîte et le couvert et, en retour, tu te crois obligé de le mériter en te montrant serviable et parfois même servile. Il y aura, outre la famille élargie, des prêtres qui vont prendre Jossart en main et faire son éducation philosophique et religieuse.
Accusé et honni en 1988
Aussi inattendu que cela a dû paraître à l’époque, N’yoka Longo va se bâtir une famille qui s’appelle Zaïko Langa Langa alors que la musique des jeunes manquait de noblesse. La progression et la stabilité de ce groupe l’obsédaient au point parfois d’en faire presqu’une affaire personnelle. Et à ceux que cela surprenait, il répondait qu’il a vécu avec les musiciens de Zaïko Langa Langa plus qu’avec les membres de sa famille élargie : « Je les connais et ils me connaissent plus que mes oncles, tantes et cousins ».
Jossart a toujours vécu comme un déchirement chaque scission de cet orchestre, même quand elle était inévitable et se révélait au final salutaire. Mais la plus terrible fut la création, en 1988, de Zaïko Familia Dei accompagnée d’une campagne médiatique impitoyable à son encontre. Le coupable parfait encaissa sans se défendre jusqu’à quand il décida de me livrer longuement sa vérité à Nsele où l’orchestre était interné pour éviter le naufrage et résister à la tempête Machette Likwangola. La longue interview publiée dans « Elima-Dimanche » était une première pour cet artiste taciturne. Bien lui en prit car il donna à voir une générosité et une droiture insoupçonnées. Outre l’affaiblissement de l’orchestre juste quand il devait se produire au Zénith de Paris, N’yoka Longo était meurtri de voir ses frères Bimi Ombale et Lengi Lenga quitter le groupe comme il le dira avec rage lors des obsèques du premier cité, plus de vingt ans après.
Breuvage assassin servi par une main au dessus de tout soupçon
À chaque fois qu’il en parle, l’émotion est palpable et donne l’impression de ne pas toujours réaliser qu’un proche ait osé lui faire cela : le bon vin blanc qu’il adorait, Jossart a dû l’avaler, un soir à Kinshasa, assaisonné d’un poison carabiné qui ne devait lui laisser aucune chance. La mort, pourtant réputée insatiable, se refusa à lui. De quoi renforcer la foi de ce catholique pratiquant qui s’abstient toujours de dénoncer son empoisonneur et envers qui il se comporte comme si rien ne s’était passé.
Visa pour la prison
Par nécessité ou simplement tenté par l’argent facile, N’yoka Longo va se retrouver accusé de trafic des visas. Cela lui vaudra une longue détention provisoire dans une prison de Belgique. Sa culpabilité n’était pas formellement établie mais des indices le rendaient fortement suspect aux yeux d’un juge belge un peu rigoriste. À sa sortie de prison, le chanteur va s’effondrer en larmes devant les caméras d’une télé congolaise.
S’ensuivront un long séjour en Europe pendant lequel l’artiste perdit de son aura et de sa superbe même s’il réalisa la chanson Les 19 minutes de Ngwasuma devenue un must des soirées et fêtes congolaises et aussi un album de qualité RencontreS sans oublier des concerts mémorables comme celui du 38ème anniversaire de Zaïko Langa Langa à la salle Le Millénaire en région parisienne.
Face à la pluie des quolibets, il enfile la carapace d’une tortue
Après plus de six ans de séjour qu’il trouvait lui-même interminable, les mélomanes congolais avaient déjà enterré Jossart N’yoka Longo. Peu de gens le voyaient, en effet, relancer Zaïko Langa Langa dans un contexte musical dominé par Koffi Olomide, Werrason et JB Mpiana. Surtout que ces trois chanteurs ont imposé une musique qui est ce que l’antéchrist est à Jésus. Jossart fera même l’objet de railleries et de moqueries de la part de ses musiciens restés en Europe. Internet leur servit de défouloir et de potence pour leur ancien patron. Son honneur bafoué, sa dignité attaquée, l’intéressé va pourtant connaître une renaissance éclatante : deux chansons d’ambiance (génériques), deux reprises et la danse Mukongo ya koba vont rendre Kinshasa à Jossart et Zaïko comme on rendrait son royaume à un souverain auréolé d’une reconquête chevaleresque.
Retour à ses vraies valeurs
Est-ce la prison ou la pondération et la lucidité d’un homme assagi par la force des choses ? Malgré l’euphorie d’une grande popularité retrouvée et le fait d’amasser et de brasser des billets verts toutes les semaines, à 59 ans, Jossart N’yoka Longo a remis sa foi au cœur de sa vie et aussi de celle de son orchestre. Chaque séance de répétition et chaque concert sont précédés d’une séance de prières. Deux musiciens qui ont pris l’habitude de se soustraire à ces séances ont écopé récemment d’une suspension. On peut trouver peu démocratique le fait d’imposer sa foi à ses collaborateurs, mais comment ne pas saluer la promotion qu’il fait, par ce biais, des valeurs universelles comme l’amour du prochain, la générosité, la tolérance, l’humilité et la repentance perpétuelle ? |Botowamungu Kalome(AEM)