mardi 28 mars 2017

Urgent: Vive tension à Kinshasa après l’échec des négociations, des étudiants de l’ISTA dans la rue

La tension est vive ce mardi 28 mars matin à Kinshasa après l’échec des négociations du Centre Interdiocésain. Des jeunes en colère sur les avenues Bokasa, Kasaï et au quartier Bon marché ont barricadé le passage en brûlant des pneus.
À l’ISTA ( Institut Supérieur des Techniques Appliquées ) des étudiants sont descendus dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol suite à la situation actuelle au pays.
À l’Université de Kinshasa, au Rond-Point Ngaba, à Tshangu, au marché Gambela et au Grand marché, des mouvements incontrôlés caractérisés par des paniques généralisées ont été signalés, selon les informations parvenues à notre rédaction.
Cependant, plusieurs boutiques et magasins qui avaient ouvert leurs portes ont été obligés de les fermer.
Des écoles également comme le Complexe Scolaire Cardinal Monsengwo et le Collège Saint Raphaël à Limete n’ont pas eu d’autre choix que de renvoyer les élèves à la maison.
L’Ecole Sainte Famille à Lemba Righini n’a eu d’autres choix que faire sortir les élèves tellement les parents accouraient pour chercher leurs enfants.
Entretemps, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS, annonce un point de presse ce même mardi à 13h à son siège qui sera animé par Jean-Marc KABUND son Secrétaire Général.
Les bus, les taxis-motos et les voitures des particuliers ont accroché des rameaux à leurs véhicules.
À en croire les analystes, la situation risque de s’envenimer si une solution rapide n’est pas trouvée après l’échec des négociations du Centre Interdiocésain.
Jeff KALEB HOBIANG
Source: 7sur7.cd

vendredi 24 mars 2017

RDC – Omar Kavota : « Les Casques bleus ne comprennent pas la nature de la menace à Beni »


Me Omar Kavota, président du Cepadho, une ONG présente dans l'est de la RDC, le 17 février 2017 à Beni. © Trésor Kibangula/J.A.

Très remonté contre la Monusco, Me Omar Kavota, à la tête de l'une des ONG les plus actives dans le Nord-Kivu, estime que les Casques bleus déployés en RD Congo ne constituent pas une force appropriée pour mettre fin aux exactions contre les civils à Beni.
De Goma à Beni, tout le monde connaît Me Omar Kavota. Ancien vice-président et porte-parole de la société civile du Nord-Kivu pendant la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23), le jeune avocat de 34 ans est revenu s’installer fin 2014 à Beni, où il a relancé les activités de son Centre d’étude pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l’Homme (Cepadho). Une ONG étiquetée pro-Kinshasa par ses détracteurs.
Natif d’Oicha, localité située dans ce qu’on appelle aujourd’hui le « triangle de la mort », cet ancien enseignant d’anglais dit se sentir aujourd’hui investi d’un devoir. Celui de « défendre avec passion la question de Beni » : « Parce que toutes les victimes des exactions en cours sont, en quelque sorte, ma famille », explique-t-il.
Me Kavota est aussi l’un des premiers acteurs de la région à privilégier la piste jihadiste pour justifier la série des tueries perpétrées à Beni. Dans son viseur : des rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF). Mais pas seulement.
Jeune Afrique : L’armée congolaise parle d’une accalmie dans le territoire de Beni. Partagez-vous le même sentiment ?
Me Omar Kavota : C’est une accalmie relative. Certes, ces derniers jours, il n’y a pas eu de massacres des populations mais la situation sécuritaire à Beni demeure préoccupante. Tenez, début février par exemple, six civils ont été kidnappés dans leurs champs, à 13 km de la ville de Beni.
En réalité, la population de Beni est toujours prise en étau. Sur l’axe Oicha-Eringeti par exemple, personne n’ose plus aller au-delà de 2 km sur la route nationale n°4 (RN4). Des cultivateurs ont abandonné leurs champs, des villages entiers − Kisiki, Mayi Moya, Linso, Kokala −  sont déserts. Leurs habitants ont fui pour venir se mettre à l’abri dans des grandes agglomérations. Et sur l’axe Mbau-Kamango, dans le nord-est du territoire de Beni, les embuscades des ADF sont multiples, restreignant ainsi la libre circulation des personnes et de leurs biens. À tout moment, l’irréparable peut arriver. Même scénario à Manyangos, la partie agricole de Beni, devenu aujourd’hui le lieu de passage régulier des ADF.
Qu’est-ce qui explique, selon vous, cette persistance de l’insécurité à Beni ?
Il y a une vérité qui semble être ignorée par beaucoup de monde : Beni est confronté au terrorisme. Ce dernier est caractérisé ici par la présence des islamistes ADF. Jadis rébellion ougandaise, les ADF se sont aujourd’hui constitué un réseau de bases de formation des terroristes notamment le long de la rivière Semliki. On y recrute et forme des Ougandais, Rwandais, Kényans, Sud-Soudanais, Somaliens, Burundais aux côtés de quelques Congolais enrôlés.
Les ADF  se sont constitué un réseau de bases de formation des terroristes.
Ce sont ces bases de formation à la fois militaire et idéologique qui ont fait l’objet, dès début 2014, d’assauts de l’armée dans le cadre de l’opération Sokola 1. Certaines d’entre elles ont en effet été détruites. Pour se venger, les ADF ont commencé, en octobre de la même année, à perpétrer des exactions contre les civils.
L’ONU a dépêché ses experts sur le terrain mais aucun de leurs rapports ne soutient la piste jihadiste que vous évoquez
C’est là où l’on se trompe. Comment voulez-vous que celui qui vient de New-York et passe deux ou trois jours à Beni soit la personne la plus indiquée pour parler de la situation que nous vivons ici depuis plusieurs années ? Loin de remettre en cause les capacités des experts des Nations unies, nous notons simplement une volonté manifeste de ne pas alerter le monde sur ce qui se passe à Beni.
Le danger va finir par ronger toute la région des Grands Lacs.
Il en est de même de la Monusco, dont les Casques bleus collaborent avec les FARDC, mais qui se mure aussi dans le silence. La situation sécuritaire à Beni est pourtant similaire à celle du Nigeria, du nord du Cameroun, de la Somalie, de l’Irak, qualifiée par ailleurs comme étant du terrorisme. En gardant le silence sur ce qui se passe à Beni, le danger va finir par ronger tout le pays, voire toute la région des Grands Lacs.
Est-ce que parce que ce terrorisme ne s’est pas encore attaqué aux citoyens occidentaux que la communauté internationale ne fait rien pour éradiquer les écoles de formation au jihad dans le territoire de Beni ?
N’est-ce trop fort de dire que la communauté internationale ne fait rien lorsque l’on sait que la plus importante mission onusienne, la Monusco, se trouve justement en RD Congo ?
Pour l’instant, les Casques bleus déployés en RD Congo ne comprennent pas la nature de la menace à Beni. Sinon, ils seraient déjà venus à bout de l’ennemi. À moins que toute cette inaction de la Monusco ne participe qu’à une stratégie pour s’éterniser en RD Congo. Parce que si la Monusco dit au monde qu’elle fait face au terrorisme à Beni, la communauté internationale va vite se rendre compte que les Casques bleus ne sont pas de taille face à la menace et qu’il faudrait envoyer des unités spécialisées.
L’armée pointe aussi une certaine complicité des autochtones avec les ADF, auteurs présumés des massacres. Qu’en est-il ?
Si le terrorisme s’enracine à Beni, c’est aussi parce qu’il y a une complicité des populations locales. Il y a un procès en cours. Parmi les prévenus, on retrouve des chefs coutumiers, des jeunes de la province du Nord-Kivu, voire de l’Ituri, mais aussi certains officiers de l’armée.
En conséquence, la population a perdu confiance dans l’armée. Pis, des responsables politiques, originaires de Beni, ont prétendu, à tort, que le président Joseph Kabila, à travers le général Muhindo Akili Mundos, était responsable de l’insécurité dans la région. L’officier a été relevé de ses fonctions ici mais des tueries ont continué.
Source: Jeune Afrique

Que tes vives eaux / Qu'il souffle sur moi/ Alléluia /Il est un fleuve ...

mercredi 15 mars 2017

RDC : Moïse Katumbi annonce avoir commandé 100 000 tonnes de farine de maïs pour la population du Katanga


Moïse Katumbi, opposant congolais et candidat déclaré à la présidentielle en RD Congo. © Gwenn Dubourthoumieu/J.A.

L’opposant en exil Moïse Katumbi dit avoir passé commande en Afrique du Sud de 100 000 tonnes de farine de maïs pour venir en aide à la population du Katanga, dans le sud-est de la RDC, où le prix de la denrée a connu d’importantes variations ces derniers mois.
« À 45 dollars le sac de farine, les Congolais ne peuvent plus se nourrir. Pour eux, j’envoie 100 000 tonnes de farine au Katanga à 8 dollars le sac. Courage », a annoncé Moïse Katumbi sur son compte Twitter. Une province que l’homme d’affaires connaît bien pour en avoir été le gouverneur entre 2007 et 2015. Il est depuis l’un des principaux opposants au président Joseph Kabila.
Ce n’est pas la première fois que Moïse Katumbi vend à perte de la farine de maïs. Lorsqu’il était gouverneur de l’ex-Katanga – une province divisée aujourd’hui en quatre entités -, il avait déjà pour habitude d’acheter des stocks en Zambie pour les revendre à bas coût. Reste à savoir si les autorités accepteront cette fois de laisser transiter les marchandises à la frontière.
D’importantes fluctuations
Le prix de la farine de maïs, qui constitue un aliment de base pour de nombreuses familles congolaises, connaît d’importantes variations depuis plusieurs mois et menace la sécurité alimentaire dans la région. Lors du départ de Moïse Katumbi en 2015, le sac de 25 kg coûtait moins de 10 dollars. Deux ans plus tard, celui-ci se négocie presque trois fois plus cher. « Le prix de 45 dollars évoqué par Moïse Katumbi correspond à celui constaté il y a quelques semaines. Aujourd’hui, il se situe entre 28 et 33 000 francs congolais (environ 31 dollars) », affirme une source locale jointe par Jeune Afrique.
Ces fluctuations s’expliquent par une production locale insuffisante, particulièrement dans le Haut-Katanga, compensée en partie par les exportations de maïs de la Zambie et d’autres pays d’Afrique australe. Or celles-ci ont sensiblement diminué ces derniers temps.
Une chenille vorace
« Il semblerait que les autorités zambiennes anticipent de mauvaises récoltes et baissent leurs exportations », avance la même source. L’arrivée dans le pays de la chenille légionnaire, une espèce particulièrement vorace et résistante aux pesticides, serait en partie responsable de la situation. Elle aurait déjà fait son apparition dans les rares cultures de maïs du Haut-Katanga.
L’actuel gouverneur du Haut-Katanga s’est rendu dans plusieurs pays d’Afrique australe afin de négocier l’importation de dizaines de tonnes de maïs. « Mais pour le moment, nous n’avons rien vu venir », affirme notre source.

lundi 13 mars 2017

Moïse Katumbi: "Sans l'accord de la saint-Sylvestre, Kabila n'a plus aucune légitimité" (ENTRETIEN)

Une rencontre signée Hubert Leclercq Publié le - Mis à jour le


Moïse Katumbi est l'un des principaux opposants au président Joseph Kabila en République démocratique du Congo. Un opposant contraint à l'exil depuis près de dix mois (« c'est très long ») et une condamnation à trois ans de prison pour un dossier pour le moins douteux de spoliation d'un immeuble.
Depuis le 31 décembre et les accords de la saint-Sylvestre entre la majorité présidentielle et le Rassemblement (réunion de 9 plate-formes de l'opposition) sous l'égide de l'Eglise catholique congolaise, tout semble en place pour que le pays puisse enfin se diriger vers la première alternance démocratique au sommet du pouvoir. Sauf que depuis 70 jours, tout est au point mort. Pas la moindre virgule de cet accord n'a sorti ses effets et le décès, le 1er février dernier d'Etienne Tshisekedi, leader incontesté de ce Rassemblement, a encore compliqué la donne.
Rencontre :
Monsieur Katumbi, pensez-vous que cet accord de la saint-Sylvestre sera un jour d'application ?
"Personnellement, je veux croire en cet accord. Que les choses soient dites clairement, ce sont le président de la République et la majorité présidentielle qui font tout pour bloquer le processus. Mais ils ne doivent pas perdre de vue que si cet accord n'est pas appliqué, Joseph Kabila n'est plus légitime. Son dernier mandat s'est terminé le 19 décembre. C'est de cet accord de la saint-Sylvestre qu'il peut tirer sa petite légitimité pour prolonger un peu son maintien au pouvoir."
Quels sont les moyens dont vous disposez pour contraindre la majorité présidentielle à appliquer cet accord ?
"On ne veut pas le chaos dans le pays mais Kabila et les siens nous y emmènent tout droit. Nous, si vous voulez bien regarder toutes les négociations de ces derniers mois, vous constaterez qu'on a tout fait pour éviter ce chaos, pour éviter la confrontation. On n'est pas des demandeurs d'emploi qui se sont assis à la table des négociations pour décrocher un job. On veut sauver le peuple congolais. On ne va pas se laisser balader par le président, on va se réunir avec le Rassemblement et on va fixer une date butoir à la majorité présidentielle pour l'application de l'accord de la saint-Sylvestre... Vous savez, aujourd'hui, on sait ce que trame le clan Kabila. Lors de la réouverture de la session parlementaire, certains députés ont été chargés de lancer un projet pour l'organisation d'un référendum. Ce qui est explicitement interdit dans l'accord de la saint-Sylvestre. Cela indique donc clairement que la majorité ne veut pas appliquer ce texte et veut passer en force. On n'est pas dupe."
Que comptez-vous faire si ce scénario se produit?
"On appellera le peuple congolais à barrer la route à ces gens et à leur projet. On demandera l'application de l'article 64 de la Constitution qui dit que tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d'individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l'exerce en violation des dispositions de la Constitution. Plus aucun élu n'est légitime dans notre pays puisque tous les délais pour le renouvellement des fonctions électives ont été largement dépassés, nous sommes donc bien dans ce scénario décrit par l'article 64. Mais nous demanderons que ce mouvement se fasse pacifiquement. Il y a déjà eu beaucoup trop de Congolis qui ont été tués par ce pouvoir."
Jusqu'ici, le pouvoir en place ne s'est pas montré très sensible à ces menaces ?
"On a le sentiment qu'il considère le fait que l'on s'assoit à la table des négociations comme une faiblesse. Mais ce n'est pas le cas. Je me répète, le Rassemblement veut, exige même, la fin des souffrances pour le peuple congolais. Nous sommes devenus le peuple le plus pauvre du monde. Même le sud-Soudan est mieux loti que nous. C'est inacceptable et cela va empirer si le pouvoir s'obstine. Comment voulez-vous faire venir des investisseurs sérieux dans un tel environnement, les institutions internationales ne suivront plus. Le pays est au bord de la faillite. Le gouvernement va faire tourner la planche à billets, l'inflation sera terrible et les Congolais souffriront encore un peu plus. Je ne sais pas comment l'Etat va payer les fonctionnaires dès le mois d'avril. Le seul responsable de cette situation, c'est Joseph Kabila et quelques-uns de ses caporaux dont certains étaient déjà en place sous Mobutu avant de fuir quand la situation est devenue désespérée. Le scénario pourrait fort bien se répéter dans un avenir pas si lointain."
Ces dernières semaines, des tensions sont apparues au sein du Rassemblement?
"Beaucoup de choses ont été dites. Je constate qu'aujourd'hui nous avons un président du Rassemblement en la personne de Félix Tshisekedi et un président du comité du suivi de l'accord avec Pierre Lumbi. Les choses se sont mises en place. Il a fallu se restructurer après la perte d'Etienne Tshisekedi. C'est un géant qui est parti, mais on a pu trouver une solution et repartir de l'avant grâce à des négociations en interne. C'est le jeu démocratique. Les noms de Félix Thisekedi et de Pierre Lumbi sont sortis de ces négociations et je félicite tout le Rassemblement pour être parvenu à ce compromis."
Certains vous ont quitté ?
"Ils ont été beaucoup trop impatients. Ils ont oublié que le Rassemblement ce n'était pas un ensemble d'individus mais bien des plate-formes. Ceux qui ont signé l'accord lors du conclave de Genval, qui a donné vie au Rassemblement, l'ont fait pour le compte des plate-formes, pas en leur nom. S'ils quittent la plate-forme, ils n'emmènent pas la signature avec eux."
Pensez-vous sérieusement que le président Kabila mettra en oeuvre les accords de la saint-Sylvestre ?
"Il doit comprendre qu'il n'a plus le choix. Il lui reste une petite fenêtre pour quitter le pouvoir grâce au travail des évêques de la Cenco. S'il ne saisit pas cette dernière opportunité, ce sera terrible pour lui et il sera seul. Tous les autres qui le suivent aujourd'hui vont l'abandonner. Tous les jours, je reçois des coups de fil des membres de la majorité. Des membres importants qui me disent qu'ils ne sont pas d'accord avec le président et qu'il faut sauver le pays. C'est pour cela que je sais qu'il sera vite lâché et que le Congo sera là après Kabila. Ce n'est pas la fonction qui est importante, c'est l'Etat."
Comptez-vous présenter la candidature de Félix Tshisekedi pour le poste de Premier ministre tel qu'évoqué dans l'accord de la saint-Sylvestre ?
"Evidemment. Il y a un consensus chez nous et il y a le courrier qu'Etienne Tshisekedi avait envoyé pour qu'il soit remis aux évêques. Dans les tout prochains jours, le duo composé de Pierre Lumbi (président du conseil des sages ) et de Félix Tshisekedi (président du Rassemblement) ira remettre ce nom au président Kabila, comme demandé par ce dernier aux évêques."
Le président Kabila, lui, pourrait refuser cette candidature ?
"Non ! Il n'est plus en mesure de refuser. L'accord de la saint-Sylvestre ne laisse pas cette marge au président. N'oubliez pas que c'est de cet accord qu'il tire sa petite légitimité".
La présidentielle en 2017, vous y croyez toujours ?
"Bien sûr. La Ceni a déjà enregistré près de vingt millions d'électeurs. Soit près de la moitié du corps électoral. En juin, tout peut être fini. Le pouvoir a fait accélérer le processus, non pas pour la présidentielle mais pour le référendum qu'il veut organiser."
Après, il faut encore organiser le scrutin. Cela a un coût. L'Etat congolais aura-t-il les moyens ?

"Je sais que l'actuel gouvernement affirme que le pays n'a pas les moyens d'organiser ces élections. C'est encore une manoeuvre pour tenter de modifier le système électoral et passer au suffrage indirect. Le président serait ainsi élu par les députés. Je mets en garde ces députés, ils doivent savoir que le peuple ne veut pas se faire voler son scrutin. Il veut élire son prochain président. Qui plus est, les députés en place ne sont plus légitimes, leur mandat est arrivé à échéance, comme celui du président. Donc, pour en revenir à votre question, oui, l'Etat congolais peut et va organiser ces élections. On va contribuer à l'organisation des élections. Les Congolais qui ont les moyens ouvriront largement leur portefeuille, le peuple se mobilisera pour donner ce qu'il peut, même 50 cents. C'est un message à envoyer à la communauté internationale pour lui montrer la détermination de tout un peuple. Avec un tel message, elle nous soutiendra, je peux vous le garantir. Chaque semaine, je suis dans les avions. Je parcours le monde à la recherche de soutiens pour le scrutin et pour l'après scrutin. Si on a l'alternance, en deux ou trois mois, on peut changer le visage du pays et mettre un terme à toutes ces tueries derrière lesquelles on retrouve la main du pouvoir. Cela doit cesser. Mon pays n'est pas une boucherie. Aucun peuple n'a le droit de souffrir comme souffre le peuple congolais. Ces voyages portent leurs fruits. La communauté internationale a compris qu'il y avait une forte opposition au Congo, qu'elle est crédible et qu'elle n'est pas là pour chercher un poste et les dollars. On voit que le regard change aux quatre coins du monde."

lundi 6 mars 2017

Des taximan chauffards

Sur le Boulevard du 30 juin en face de Kin Mart, un gros embouteillage est crée par les taxis et taxi-bus. 
Un taximan trouve mieux que de faire descendre un client sur la deuxième des quatre bandes du boulevard en direction de la gare centrale. Tout à coup soudain, un bus de la Transco (la société étatique de transport en commun)  cogne la portière du taxi sans faire des dégâts majeurs. 
Le taxi s'enfuit vers la gare. Trois infractions en moins de 10 secondes commis par ce taximan de malade. Il faut le faire...Non mais ces sont des dingues ces chauffeurs de Kin!!! 
Conclusion, il existe un problème sérieux de conduite dans cette grande métropole africaine. Je dis ça, je ne dis rien...

KPSNews

Thierry Froger : « Le TP Mazembe souffre de l’absence de son chef »


Moïse Katumbi, président du club de football TP Mazembe, encourage son équipe dans les vestiaires pendant la mi-temps, lors d'un match contre le club Lubumbashi Sport, au stade de Kamalondo, le 4 mars 2015. © Gwenn Dubourthoumieu/JA

Thierry Froger, le nouvel entraîneur du TP Mazembe, est réputé être très à cheval sur le travail et la discipline. Avant le derby face à Lubumbashi Sport ce jeudi, l’ex-sélectionneur du Togo livre pour jeune Afrique ses premières impressions. Interview cash.
Jeune Afrique : Comment votre nomination, officialisée début février, s’est-elle déroulée ?
Thierry Froger : J’ai eu un contact avec un conseiller de Moïse Katumbi. Il y a ensuite eu des discussions avec le président, que j’ai rencontré à paris. Il était accompagné de son directeur financier. Les choses ont pris environ un mois. Je sais qu’il y avait des entraîneurs français, belges et italiens qui figuraient sur la liste des candidats. En ce qui me concerne, j’avais eu quelques contacts avec des formations nord-africaines. Évidemment, quand un club comme le TP Mazembe, un des meilleurs d’Afrique, vous sollicite, vous êtes très attentif. Il y a eu des entraîneurs français comme Diego Garzitto, Patrice Carteron et Hubert Velud  qui, ces dernières années, ont bien réussi ici. Je crois que mon profil (il a dirigé le centre de formation du Mans entre 1990 et 1994, ndlr) a particulièrement intéressé le président.
Donner leur chance aux jeunes qui ont été formés à l’académie
Car le club, obligé de réduire son train de vie, a aussi décidé de miser sur ses jeunes…
Oui. Il y a une académie (la Katumbi Academy) qui fonctionne bien. Avec des jeunes joueurs de talent. On m’a expliqué que le club allait vivre une période de transition, et qu’il était donc nécessaire de faire également confiance aux jeunes. Cet hiver, le TPM a vu partir plusieurs joueurs (Assalé, Bope, Bolingi, Luyindama). Il a certes fait venir d’autres éléments, mais l’objectif est de donner leur chance aux jeunes qui ont été formés à l’académie. Car il y a vraiment de très bons footballeurs.
C’est ce que vous avez fait face à Don Bosco (1-0), tout en écartant des cadres comme Deo kanda, Jean Kasusula et Joël Kimwaki…
Je vais vous expliquer pourquoi j’ai pris cette décision. Ces trois joueurs ont manqué le rendez-vous collectif pour aller à la mise au vert en préparation du match. Ils ont préféré s’y rendre directement et par leurs propres moyens. Et quand ils sont arrivés sur le terrain pour s’entraîner, j’ai dit : « Messieurs, demi-tour. » La discipline, dans un projet, est essentielle. C’est vrai que ce sont des joueurs importants, qui ont gagné des titres, mais il y a des règles qui sont valables pour tout le monde. Ensuite, nous avons eu une discussion. La porte n’est fermée à personne. J’espère qu’ils ont compris.
Je suis venu ici pour gagner des titres, pas pour me faire mousser
En France, vous avez la réputation d’être un entraîneur ne transigeant pas sur la discipline…
Ce sera pareil ici. J’ai expliqué ma façon de fonctionner au président, avant de signer mon contrat (jusqu’à fin 2017, ndlr). Après la mise à l’écart des trois anciens contre Don Bosco, je l’ai eu au téléphone pour lui raconter pourquoi j’avais pris cette décision. Il m’a dit qu’il me soutenait, qu’il était derrière moi, qu’il me donnait carte blanche. Je suis venu ici pour gagner des titres, pas pour me faire mousser. J’ai vingt-huit mecs dans mon effectif. On a un championnat, une Ligue des Champions à disputer. Ceux qui ne sont pas dans le projet, tant pis pour eux. On a du travail, et donc pas de temps à perdre. C’est certes une année de transition, mais à Mazembe, on doit avoir des résultats.
Votre méthode, votre caractère entier, cela peut faire grincer des dents…
Peut-être, mais pour gagner des titres, il faut de la rigueur. Le talent n’est pas suffisant. Le TP Mazembe est un grand club. Il y a de très bonnes conditions de travail. Il y a des moyens. Mais le problème, c’est qu’il y a quelques personnes qui se comportent comme si ce n’était pas un grand d’Afrique. Ces personnes ne sont pas nombreuses, mais elles agissent à mon avis contre l’intérêt général. Et je sens que cela a créé un malaise au TPM. J’ai le sentiment que l’absence au quotidien de Moïse Katumbi est un vide immense. Le chef n’est pas là. Je ne suis pas au club depuis très longtemps, mais le fait qu’il soit absent est un gros souci. Cela ne pourra pas durer éternellement. Je sais qu’il est très attentif à ce qui se passe ici, qu’il passe des coups de fil régulièrement, mais il n’est pas physiquement présent. Et il y a des gens qui en profitent.
Le 12 mars, vous allez affronter en Ligue des Champions les Zimbabwéens de Caps United FC. Ce match n’arrive-t-il pas un peu tôt ?
Sans doute… L’équipe n’est pas encore totalement prête. Il faut digérer les mouvements du mercato. Mais on fera tout pour passer ce tour, qui s’annonce compliqué, avec un match retour au Zimbabwe…

jeudi 2 mars 2017


Moïse Katumbi, alors gouverneur du Katanga, lors d'une visite de la minoterie Africa Milling Congo Company, à Kinsevere, près de Lubumbashi, le 21 février 2015. © Gwenn Dubourthoumieu pour Jeune Afrique

La société Virginika, appartenant à la famille de Moïse Katumbi, a reçu mardi une décision des autorités du Haut-Katanga annonçant la restitution de son véhicule saisi au mois de juillet. Est-ce le début de la fin des ennuis pour l’opposant en exil ?


« Il était dit partout que Moïse Katumbi avait volé un véhicule de l’État et l’avait donné à l’un de ses proches. Huit mois plus tard, la vérité éclate : c’était en fait un gros mensonge », explique à Jeune Afrique un membre de l’entourage de l’opposant, candidat déclaré à la prochaine présidentielle  en RD Congo.
L’affaire remonte au mois de juillet lorsque les nouvelles autorités du Haut-Katanga, dans le sud du pays, décident de saisir le véhicule que l’ancien gouverneur avait cédé à son « chargé d’affaires sociales ». Mais, très vite, « après vérification sur le terrain », la police locale se rend compte que l’engin, immatriculé 15382AK/05, n’appartient pas à l’État mais bien à la société Virginika, propriété de la famille Katumbi.
Un rapport du commissaire provincial est alors envoyé dès le 24 octobre au gouverneur Jean-Claude Kazembe pour l’informer de la situation. Mais ce dernier attendra près deux mois pour accuser réception dans un courrier expédié, mardi 28 février, au numéro un de la police du Haut-Katanga. Dans cette lettre, datant du 13 janvier et dont Jeune Afrique a pu consulter une copie, Jean-Claude Kazembe, se fondant sur le rapport de la police, confirme que le véhicule « est réellement enregistré au nom de la société Virginika ». « En conséquence, je vous autorise à le restituer sans frais à son propriétaire », écrit-il.
Vers un dénouement du cas Katumbi ?
Cette décision présage-t-il un dénouement imminent des autres ennuis de Moïse Katumbi ? Rien n’est moins sûr. Toujours est-il qu’une commission ad hoc mise en place par des évêques catholiques, médiateurs des pourparlers politiques en cours en RD Congo, s’était rendue fin janvier à Lubumbashi pour « recueillir des éléments » sur le cas Katumbi. Son rapport est attendu dans « les prochaines heures », selon une source proche du dossier.
Moïse Katumbi s’était déjà mis Joseph Kabila à dos lorsqu’il s’était prononcé, en décembre 2014, contre un « troisième faux penalty », entendez un troisième mandat du chef de l’État congolais. Depuis, l’ex-gouverneur, devenu l’opposant le plus sérieux face au camp Kabila, s’est attiré les foudres du pouvoir.
Dès le mois de juin 2015, il est ciblé par une plainte pour corruption, fraude et détournement déposée, au nom du président de la République, par Luzolo Bambi, conseiller spécial du chef de l’État en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, le blanchissement de capitaux et le financement du terrorisme. L’affaire fait pschitt, mais le feuilleton judiciaire ne fait que commencer.
Il ne reste plus au régime en place qu’à aller saisir mes chiens, s’offusque Moïse Katumbi
En mai 2016, l’épisode du recrutement présumé des mercenaires étrangers se conclut par une inculpation de Katumbi pour atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’État. Dans la foulée, l’ex-gouverneur du Katanga (aujourd’hui démembré), parvient à quitter le pays pour des raisons de santé.
Derrière lui, une autre affaire aussi rocambolesque est portée devant les instances judiciaires de Lubumbashi. Un Grec l’accuse d’avoir spolié son immeuble. La sentence ne tarde pas à tomber : trois ans de prison ferme à l’encontre de Katumbi qui vit désormais en exil forcé entre Bruxelles, Paris et Londres. « Il ne reste plus au régime en place qu’à aller saisir mes chiens et à dire qu’ils appartiennent à l’État », s’offusque Moïse Katumbi qui ne cesse de dénoncer un « véritable acharnement du pouvoir » à son encontre.