lundi 30 mai 2016
jeudi 19 mai 2016
vendredi 13 mai 2016
jeudi 12 mai 2016
RD Congo : la Cour constitutionnelle estime que Kabila peut rester en fonction après la fin de son mandat
Saisie en interprétation de la Constitution par les députés de la majorité au pouvoir, la Cour constitutionnelle a indiqué mercredi que Joseph Kabila, le président sortant, pourra rester en fonction après 2016 si la présidentielle n'est pas organisée.
« Suivant le principe de la continuité de l’État et pour éviter le vide à la tête de l’État, le président actuel reste en fonctions jusqu’à l’installation du nouveau président élu », a indiqué, le 11 mai, un arrêt de la Cour constitutionnelle en RDC lu par son président Benoît Luamba.
La Cour, qui siégeait en audience à Kinshasa, répondait à une requête en interprétation déposée par la Majorité présidentielle (MP), alors que la perspective de la tenue du scrutin en 2016 s’éloigne chaque jour davantage.
La requête demandait précisément à la Cour de statuer sur le sort du président en cas de non tenue de l’élection avant la fin du mandat de Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001.
Source: Jeune Afrique.
mercredi 11 mai 2016
RDC – Éric Dupond-Moretti : « La justice veut qu’on arrête de harceler Moïse Katumbi »
L'avocat français Éric Dupond-Moretti a annoncé mardi à Jeune Afrique son arrivée dans l'équipe de défense de l'opposant congolais Moïse Katumbi. Il revient sur les raisons qui l'ont motivé à prendre cette décision. Interview.
À la veille de la deuxième audition de Moïse Katumbi, prévue le 11 mai à l’office du procureur général près la cour d’Appel de l’ex-Katanga, dans le sud de la RD Congo, Me Éric Dupond-Moretti, surnommé l’« Ogre du Nord » ou « Acquittator » (pour ses multiples succès à la barre), a rejoint l’équipe de défense de l’opposant, fraîchement déclaré candidat à la présidentielle.
Depuis début mai, une enquête est ouverte contre cet ancien proche du président Joseph Kabila, passé à l’opposition. La justice congolaise le soupçonne d’avoir recruté des « mercenaires étrangers » dont des Américains. Des « allégations fausses », selon l’ambassade américaine à Kinshasa, qui affirme que son ressortissant, Darryl Lewis, arrêté le 24 avril à Lubumbashi, n’était qu’un simple « consultant en sécurité » de Moïse Katumbi.
Jeune Afrique : Pourquoi avez-vous accepté de rejoindre l’équipe de défense de l’opposant Moïse Katumbi ?
Me Éric Dupond-Moretti : Parce que plusieurs organisations internationales, particulièrement celles qui ont pour préoccupation les droits de l’homme, ont dit d’ores et déjà que ces poursuites engagées contre Moïse Katumbi constituent une manipulation politique. C’est insupportable que l’on puisse envisager de persécuter un homme en raison de ses opinions politiques.
Le pouvoir veut contraindre Katumbi à l’exil, soit au pire
Comme Joseph Kabila [le président congolais dont le second mandat constitutionnel arrive à terme en décembre, NDLR] ne peut plus se représenter, la manœuvre du pouvoir consiste à essayer de contraindre M. Katumbi soit à l’exil soit au pire, parce que ce dernier a aujourd’hui toutes les chances d’être élu président de la République.
Nous demandons donc que la procédure qui a été engagée se fasse sous l’observation du monde entier.
C’est-à-dire ?
Des ONG par exemple. Voire de tous ceux qui veulent observer le bon déroulement de cette procédure.
Nous allons harceler, sur le plan médiatique, Monsieur Kabila
Votre client Moïse Katumbi est soupçonné d’avoir recruté des « mercenaires étrangers » dans le sud de la RD Congo. Il va être entendu de nouveau ce jeudi 11 mai au parquet général de l’ex-Katanga, à Lubumbashi. Que vous inspire cette affaire ?
Ce n’est pas du tout sérieux. Mais il fallait bien trouver un motif pour persécuter Moïse Katumbi et son entourage. Je peux vous garantir que nous allons harceler, sur le plan médiatique, Monsieur Kabila.
Justement, dans l’équipe de défense de Katumbi, votre rôle sera-t-il plus axé sur cette stratégie de harcèlement médiatique ?…
Ce sont les jours à venir qui vont décider d’abord du sort de Moïse Katumbi et, naturellement, du périmètre d’intervention de ses avocats.
Considérez-vous donc que toute cette affaire n’est qu’un prétexte pour nuire à l’opposant Katumbi ?
Bien sûr. Mais ce n’est pas que moi qui le considère. Plusieurs observateurs internationaux le disent aussi. C’est une évidence pour tous les gens sérieux et raisonnables.
Mais concrètement, quelle sera votre contribution au sein de l’équipe de défense de Katumbi, qui se trouve en RD Congo ?
Si Katumbi est empêché de participer à la présidentielle, personne ne dira que la présidentielle à venir est démocratique
Nous allons dire des choses pour ne pas laisser dormir cette affaire. Nous allons également réveiller ceux qui ne peuvent pas dormir du sommeil du juste dans un dossier pareil. Et s’il faut aller en RD Congo, nous y irons. Bien entendu sous l’égide d’une protection internationale. Parce qu’au fond, si ce procès qui se profile en est un, le pouvoir de Kinshasa n’a rien à craindre, mais si c’est un faux procès, il a à craindre le regard et la foudre de l’opinion publique.
J’ai défendu Michel-Thierry Atangana [détenu pendant 17 ans au Cameroun, NDLR] et nous avons fini par en trouver raison. Dans tous les cas, si Moïse Katumbi est détenu et empêché de participer au scrutin, personne ne pourra dire que la présidentielle à venir est une élection démocratique. La justice veut qu’on arrête de harceler Moïse Katumbi.
Trésor Kibangula
Source: Jeune Afrique
Lexxus Legal : « Papa Wemba nous a tellement donné »
Lexxus Legal a orchestré un hommage musical pour le roi de la rumba, « Nkoyi » (Léopard), un morceau 100% tetela sorti le 3 mai (à découvrir ci-dessous). Pour Jeune Afrique, le rappeur congolais partage ses souvenirs du roi de la rumba. Interview.
« Depuis la triste nouvelle, le silence me parle, les mots me boudent. Je suis peut-être en manque d’inspiration et c’est tant mieux. » Comme beaucoup, Lexxus Legal était en état de choc après avoir appris, le 24 avril, la mort brutale de Papa Wemba, à 66 ans, alors qu’il se produisait à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Le rappeur congolais a maintenant retrouvé son flow et a même orchestré un hommage musical pour le roi de la rumba. Un roi avec qui il partage des origines dans la province du Sankuru (Centre), et qui l’avait accompagné sur l’un des morceaux engagés de son dernier album, Léop’Art, sorti fin 2015.
Jeune Afrique : Votre featuring avec Papa Wemba sur « Ahende » semble avoir été sa dernière collaboration…
Lexxus Legal : En effet, de l’intérieur du pays, ce featuring semble être le dernier qu’il ait accordé. J’ai un sentiment d’inachevé mais comment lui en vouloir… Il nous a tellement donné.
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Quel est le message de « Ahende », qui signifie « deux » en langue tetela, que vous avez en commun ?
Il faut être deux pour parvenir à l’unité. C’est un message pour l’unité des peuples ayant pour langue le tetela… Cette partie du pays (le Sankuru) à été secouée plusieurs fois par des violences orchestrées par ses propres fils – des notables – pour des raisons de positionnement politique.
Pour lui rendre hommage, vous avez décidé d’écrire « Nkoyi » (Léopard), un morceau 100% tetela qui sort le 3 mai…
Je n’avais presque jamais fait ça. Au retour d’Abidjan avec son corps dans la soute, j’ai eu une envie forte de lui montrer ma reconnaissance mais l’idée ne me plaisait pas trop.
Arrivé à l’aéroport de Ndjili – au vu de l’émotion, des pleurs – j’ai décidé deux jours plus tard d’aller au studio en invitant quatre musiciens folkloriques tetela. Ces artistes sont folk – griot, conteur, chanteur populaire et instrumentiste. Je ne voulais pas seulement rendre hommage mais le célébrer à la manière de chez nous. Griotique, car cela fait partie intégrante de notre culture. C’était un chef coutumier, donc Nkoyi (Léopard).
La conception de ce morceau s’est faite très vite…
Ces artistes chantent bénévolement en tetela tous les soirs dans les rues de Matonge (où Papa Wemba a passé une grande partie de sa vie) depuis la nouvelle du décès, comme pour rappeler aux uns et aux autres que Papa avait des « sujets ».
Pour m’éviter de pleurer, je voulais une chanson guerrière, joyeuse, avec de l’émotion… Un peu comme des soldats qui vont enterrer un général.
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Papa Wemba sera enterré loin de sa terre natale. Cela vous a-t-il surpris ?
Il y a eu beaucoup des tractations entre la communauté tetela, les organisateurs – l’État – et la famille… Papa n’appartenait plus qu’aux Tetela, mais à l’ensemble du Congo, à l’Afrique et au monde. J’aurais voulu au moins que sa dépouille ait fait un tour éclair au Sankuru avant l’enterrement à Kinshasa…
Papa Wemba m’a appris, comme beaucoup, à avoir de l’humilité dans l’art. À être au service de l’art et non mettre l’art au service de son ego
Vous dites que, pour vous, Papa Wemba est un professeur. Pourquoi ?
Professeur car il m’a appris, comme beaucoup, à avoir de « l’humilité » dans l’art. À être au service de l’art et non mettre l’art au service de son ego. L’ouverture d’esprit et la disponibilité envers l’autre, peu importe son niveau de connaissance. Il ne m’a pas forcément inspiré mais je dirais que Papa Wemba a contribué à forger un caractère à ma musique : l’ouverture aux autres genres sans renier mes origines.
Quel est le meilleur souvenir que vous gardez de lui ? De vos échanges ?
J’ai tellement de souvenirs que je n’ai pas encore le recul nécessaire pour élire le meilleur… Son humanité ainsi que sa conviction inébranlable que sa voix était un don de Dieu. À chaque fois qu’on échangeait, j’avais l’impression qu’il construisait une histoire personnelle avec chacun de ses interlocuteurs… Il voulait d’une certaine manière qu’on se nourrisse de lui…
Lors d’un meeting de l’opposition le 24 avril à Kinshasa, un leader a demandé aux militants d’observer une minute de silence pour Papa Wemba, mais certains ont refusé en affirmant qu’il était dans le camp du président Joseph Kabila, qu’ils accusent de vouloir s’accrocher au pouvoir après la fin de son mandat en décembre 2016. Qu’en pensez-vous?
Je ne perds pas de vue que la situation tragique de notre pays est l’œuvre de l’irresponsabilité, doublée d’un amateurisme politique, dans les deux camps. Nier l’œuvre de Papa Wemba ou sa personnalité en lui attribuant l’appartenance à un camp politique adverse est une preuve que beaucoup ne sont pas encore prêts pour la démocratie qu’ils prétendent défendre. Penser que son leader est meilleur que celui de l’autre camp, c’est souffrir d’une cécité.
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Source: Jeune Afrique.
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