mercredi 4 avril 2012

Spectacle : Un vif intérêt de la jeunesse pour les musiques et danses traditionnelles.


À l'instar de Raïssa Bombale du ballet Arumbaya, de nombreux jeunes kinois s'illustrent désormais dans des ballets et autres troupes spécialisées dans l'expression des différentes cultures tribales du pays. Le dynamisme de Raïssa Bombale donnait du plaisir à voir sur la scène du Centre Wallonie-Bruxelles, le 29 mars. Sa première sortie professionnelle et celle du spectacle Nangoya après trois mois de création ont accroché le public. Assurément, la plus jeune de la vingtaine d'artistes, danseurs-chanteurs et instrumentistes confondus qui composaient le groupe n'est pas passée inaperçue. Le public a su apprécier à sa juste valeur la beauté des mouvements et leur synchronisation qui n'avait d'égale que la grande énergie déployée sur le podium.

16 ans à peine, Raïssa Bombale a avoué aux Dépêches de Brazzaville « tout le bonheur et le plaisir » éprouvés à paraître sur la scène. Autrefois enfant de chœur, elle dansait dans les processions de prêtres à l'église si bien qu'elle a une relative idée du public. Dans Arumbaya, elle a conscience que les choses se passent autrement. « Je suis très heureuse de faire de la danse traditionnelle », a-t-elle expliqué. Sûre d'être dans le bon chemin et fière de son choix, elle a ajouté : « Je pense qu'on doit avant tout connaître sa tradition au lieu d'adopter celle des autres ou chercher à la copier sans rien connaître de ses propres valeurs ». Justement dans Nangoya, il est question d'une de ses facettes. Réalisé sous la direction artistique de Wedou Wetungani, assisté d'Eddy Mboyo, le spectacle s'efforce de lever le voile sur certains aspects de la culture du peuple Sengele de la province du Bandundu.

Plus qu'un simple effet de mode, Kinshasa foisonne de groupes et autres ballets traditionnels. Rien d'étonnant quand on sait que la RDC, dans son ensemble, renferme bien plus de 350 tribus. Une variété et des expressions multiples selon les contrées. Une source intarissable, une richesse inestimable que l'on ne devrait se lasser d'explorer. La plupart des jeunes de la capitale n'ont pas la chance d'avoir un contact direct avec la tradition, très peu ont eu le privilège d'en savoir un bout de la part de leurs grands-parents. Leurs parents les initient très peu à la chose car aujourd'hui, bon nombre d'entre eux sont eux-mêmes nés à Kinshasa et n'en savent pas beaucoup. Dès lors, l'adhésion dans un ballet ou une troupe de danse traditionnelle paraît la seule voie indiquée d'apprentissage.

L'engouement de plus en plus croissant que commence à susciter les formations culturelles auprès des jeunes n'est pas pour déplaire aux vieux. En effet, ces derniers peuvent se réjouir désormais de trouver une forte relève en cette jeunesse qui, par sa vitalité et son entrain, ranime la flamme de la tradition dont ils sont les gardiens. Dans le cas du ballet Arumbaya, Mandola Ebengo se réjouit d'en accueillir plusieurs.

Ce retour aux sources a du bon dans le contexte actuel de mondialisation. Ne pas méconnaître sa culture et être fier de ses valeurs, savoir garder son identité et avoir de quoi partager, se faire prévaloir vis-à-vis de l'autre, c'est un défi que veulent relever les nombreux jeunes qui s'investissent dans cette voie.

Nioni Masela

Photo 1 : Le ballet Arumbaya dans Nangoya

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