A certaines personnes il aurait confié qu'il souhaiterait que cette belle chanson intitulée Siku ya Mungu (jour du Seigneur ) soit "jouée" lors de ses obsèques. Il s'en est allé effectivement un dimanche, pendant la période de la fête pascale. Siku ya Mungu est une chanson festive et joyeuse comme l'est le dimanche, jour de célébration pour les chrétiens. Papa Wemba aurait-il voulu que le jour de son départ dans l'au-delà soit un jour de joie et de fête ? Cet état des choses est aussi très remarquablement exprimé dans ce clip. Cela étant, il n'a pas empêché nos coeurs d'être déchirés par la douleur de sa disparition et nos yeux de faire couler des larmes, même en cachette comme ce fût le cas en ce qui le concerne lors du décès de Joe Kester. Il nous aura donné beaucoup de joie par sa musique. Choisissons donc de célébrer le précurseur de la world music dans Siku ya Mungu ici en collaboration avec Maurice Poto.
#Papawemba #papawembaforever
https://www.youtube.com/watch?v=eCurFTKY3HA&feature=youtu.be&fbclid=IwAR1SPqUfpdXUcXPh5t2mdzU9qr12M9CTcp95JmccmHAtQTbURZirtot2UGY
" Yeyeye yeyeye yeyeye Yoyoyo Yoyoyo Yoyoyo.... O pesa bokulaka mbote oyoyo
Yebisa ye to tikala se bana etike...
Wembadio yoyo
Muana ya mawa
Azanga papa..."
Bokulaka est l'une de mes chansons préférées de Papa Wemba. Un jour à Paris, je lui parlais de ces passages dans l'émission télévisée Kin kiese et de la manière dont il interprétait Bokulaka sur scène. C'est ce jour qu'il m'a révélé qu'à chaque fois qu'il chantait Bokulaka il sentait comme si ses pieds se decollaient du sol et qu'il planait. Cette chanson dédiée à ses défunts parents comporte une âme. Elle est puissante. Elle a permis à Papa Wemba d'être plébiscité meilleur compositeur et meilleur vedette en 1978. Cette chanson a traversé des contrées. Sur une base du rythme and blues, elle a été interprétée par viva la musica mais aussi par Molokai stars. Elle a permis à Papa Wemba de ravir à Evoloko le surnom de Bokulaka , qui plus tard est devenu Bokul.
Si dans la chanson il appelait son père bokulaka et lui faisait parvenir ce message d'un orphelin, c'est à notre tour de lui faire savoir, lui qui est notre bokulaka que to tikala bana bitike (ndrl. Nous sommes restés orphelins ) comme me l'a si bien fait signifié Riva Delopipo au moment des obsèques à Kinshasa.
#Papawemba #papawembaforever
https://www.youtube.com/watch?v=_0-ftAAdQYM
" Analengo moyo anyu !
Ngande ? Okundji keema ?
Ana tetela kema fumbeeee ...
Nyeka nyeka !
Nyeka nyeka !"
Un samedi soir de l'année 1980 chez mon omonyme de oncle Louis Lumumba, tous les enfants de la maison étions scotchés devant la télé car
Papa Wemba et Viva la musica étaient au programme de l'émission Kin kiesse. Instantanément, les premières notes de musique font lever tout le studio A de la pimpante Cité de la voix du Zaïre. A leurs tour les premières paroles en tetela de la chanson font lever tous mes cousins et cousines dans la maison. Ensuite, c'est tout le pays, toute l'Afrique et même le pays du soleil levant (le Japon) qui se sont levés au rythme de Analengo. Moi qui suis originaire de Liège et de Kisangani par mes parents je ne comprenais rien des paroles de cette chanson qui nous a finalement tous emballés. Ce rythme plus qu'entraînant de Analengo est le résultat de l'esprit très ouvert de Papa Wemba. Pour composer ce tube il avait fait appel à Boni Bikayi, guitariste élogieux (Je parle sous le contrôle de Alfred Nzimbi Mendes et Shakä Râ Mutela, toutes mes excuses si je me trompe ) sociétaire de Bobongo stars. Les musiciens de ce groupe avaient une grande connaissance des musiques américaines, européennes et du latino. Ils faisaient le métissage des toutes ces sonorités à la rumba congolaise et aux différents rythmes venant des tribus congolais. Moi qui était fan de Bobongo stars j'ai d'entrée été accroché par les mélodies des guitares de Analengo. Plus tard je l'ai compris en reécoutant "Mbati", une chanson du chanteur et guitariste Matingu Bastia. Mbati est chanté en kinianga, langue d'une tribu du Kongo central. Analengo est donc le produit d'une symbiose des rythmes manianga et tetela. C'est ce que Papa Wemba a toujours recherché durant toute ça carrière : le mélange des genres. C'est cela la world music dont il a été avec Salif Keita et quelques autres les pionniers.
https://www.youtube.com/watch?v=VKIXUeK3sIM