samedi 5 septembre 2015

15 ans après la mort de l’artiste : 60% de jeunes kinois ne connaissent pas Dindo Yogo !


23 août 2000-23 août 2015 : il fait exactement 15 ans depuis que la terre a avalé une des meilleures voix de la musique congolaise en la personne de Dindo Yogo. Avec un timbre vocal unique en son genre, ce chanteur hors pair s’est imposé jusqu’à devenir une voix référence à l’attaque chant de l’orchestre Zaiko Langa Langa vers les années 70-80-90.

A l'occasion du 15ème anniversaire de sa disparition, l’équipe du desk culturel du journal La Prospérité a mené une enquête auprès de jeunes à Kinshasa, pour savoir si le nom de l’illustre disparu demeure toujours dans la mémoire de Congolais. 

L’enquête a été menée auprès jeunes dont l’âge varie entre 16 et 25 ans dans trois communes mouvementée de la partie Est de la Capitale congolaise, le district de la Tshangu, à savoir : Kimbanseke, Ndjili et Masina. A Kimbanseke, il résulte que 6 jeunes sur 9 ne savent ni les chansons, encore moins la personne de Dindo Yogo, qui fut un artiste musicien talentueux avec un parcours brillant dans l’histoire de la musique congolaise.

Tandis qu’à N’djili, 4 sur 8 adolescents continuent à garder encore l’image de Dindo à travers sa voix conforme léguée à son fils ainé Lola Mwana qui évolue aujourd’hui dans le groupe Zaiko Nkolo Mboka de Jossart Nyoka Longo. 

Par contre, 5 sur 8 jeunes à Masina ne maitrisent non pas seulement son image physique, mais aussi et surtout l’histoire et le répertoire du chanteur à la voix cassée du clan Zaiko. 

La majorité des consultés sont des hommes dont 10 gardent encore dans leur esprit le nom de Dindo Yogo contre 5 femmes sur 25 personnes à Kinshasa. Ce qui montre que la musique congolaise est mieux consommée et suivie de près par les mélomanes masculins que féminins. 

A cet effet, le devoir de mémoire nous oblige à rappeler, 15 ans après, les prouesses de cet excellent chanteur qui a beaucoup contribué à l’émergence de la musique congolaise à travers sa belle voix et ses compositions alléchantes. Ce rossignol à la voix tremblante, inimitable et unique en son genre, a toujours su influencer le contexte musical dans lequel il s’est retrouvé, en y apportant une plus-value extraordinaire. 

Dindo : Une voix hors du commun ! 

De son vrai nom Théodore Dindo, il est né le 30 décembre 1955 à Kinshasa. Le quartier Yolo, dans la commune de Kalamu, fut son fief où Dindo a commencé à jouer au football avec les jeunes de son agglomération. A l’époque, ses amis l'appelaient Abou Gahysha pour son talent avéré au ballon rond. 

Son cursus scolaire indique que Dindo fut un élève très intelligent qui est irrésistiblement attiré par la musique jusqu’à quitter le banc de l’école, pour poursuivre sa vocation artistique à plein temps. 
C'est à l’âge de 15 ans que Dindo commence la musique, en co-fondant l'orchestre Macchi avec Théo Lolango. Il réalise quelques titres tels que « Lola muana », un succès qui le fait connaître du grand public, et « Koko ozana » entre 1973 et 1976. Puis, il va fonder l'orchestre Etumba na nguaka avec son ami guitariste Nseka huit kilos. 

En 1978, il fait sa demande d'emploi dans l'orchestre Viva la Musica de Papa Wemba où il travaille jusqu'en 1981. 

En 1981, Yogo quitte l'orchestre Viva la Musica pour rejoindre, comme l'un des 7 patrons de Langa-Langa Stars aux côtés d’Evoloko, Djanana, Bozi Boziana, Djo Mali, Tshimpaka Roxy et Kisangani Espérant avec lesquels il travaillera jusqu’en 1984. 

«Tantine Betena» a été la toute première signature de Dindo dans le répertoire à succès de Langa Langa Star où on a retrouvé des meilleurs tubes tels que «Solanga», «Bakutu», «femme africaine», «Tête africaine», «la Mignonne», «Ata pneu ya réserve» et «Avenir Mbeya Mbeya». 

Dès le retour d'une tournée triomphale en Europe en janvier 1983, Langa Langa Star connait des défections. Des anciennes têtes d'affiche s’opposent à Evoloko Jocker à cause de sa tendance à l'autoritarisme et à l'auto-proclamation en chef du groupe. Une idée contre l'esprit d'association des "patrons" qui était au départ de la création de l’orchestre et de la mise en commun de ces grosses pointures de la musique zaïroise du moment. 

Zaiko : le go pass de Dindo ! 

Ainsi, Dindo rejoint Zaiko Langa Langa vers fin 1984 en laissant sa dernière griffe "Nzembo Elengi" dans Langa-Langa Stars avant qu'il s'en aille vers l’aile Jossart. 

Dans Zaiko Nkolo Mboka, Yogo a composé alors de nombreuses chansons, à savoir : « Mokili Echanger », « Liwa Yo Moyibi », « Bolingo Etumbu »... 

Hélas, l’orchestre Zaïko éclate en 1988. Un groupe de musiciens constitué JP Buse, Bimi Ombale, Lengi-Lenga, Bébé Atalaku, Beniko Popolipo, Jimmy Yaba, Petit Poisson, Bakunde Ilo Pablo, Yvon Kabamba et Manzeku Djemba, vont fonder Zaïko Langa-Langa Familia Dei. 
Qu’à cela ne tienne, Dindo va poursuivre sa carrière avec Zaïko Langa Langa, en compagnie de Nyoka Longo, Matima Mpiosso, Belobi Meridjo, Oncle Bapius, Zamwa ngana Enock et Nono Monzuluku. Dindo est alors nommé chef d’orchestre, Jossart étant président, les deux leaders, vont engager de nouveaux musiciens, jusqu’en 1991. 

A son départ en 1991, Dindo Yogo va fonder son propre groupe « Ngwaka Aye ». Cette nouvelle expérience sera particulièrement riche, lui permettant d’enregistrer quelques albums en 1995. 

Son fils Lola Mwana le rejoint en 1996 avant de le quitter pour l’orchestre Quartier Latin International de Koffi Olomide. Ce départ n’empêchera toutefois pas le père et le fils de continuer à réaliser des duos ensemble jusqu’à sa mort à Kinshasa à la suite d’une longue maladie. 

Ainsi, un des grands chanteurs de la génération Zaiko, Théodore Dindo Yogo s’est éteint à Kinshasa le 23 Août 2000 à l’âge de 45 ans. 

Jordache Diala

Laprosperiteonline.net | 03/09/2015 | Lu 311 fois Mis à jour le 03/09/2015 - 07:43

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