vendredi 11 décembre 2015

France : le soutien congolais de Marion Maréchal-Le Pen se rétracte.

La lettre révélée par Marion Maréchal-Le Pen était signé par un proche de son père. © DR
Dans un communiqué de Congo Capital Entreprises, Wilfrid Etoka, explique que la lettre mise en avant mercredi par la candidate du Front national Marion Maréchal-Le Pen est le fruit d'une initiative individuelle et n'engage pas le groupe congolais.
Innocent Dimi ne s’attendait certainement pas à la tournure qu’a pris le courrier qu’il a rédigé le 9 décembre et dans lequel il promettait de se déplacer « dès le lendemain de l’élection de Marion Maréchal-Le Pen en territoire de Provence Alpes Côte d’Azur pour présenter des opportunités d’affaires représentant 3 milliards d’euros de business potentiels aux entreprises de la région ». Révélée par la candidate du Front national, qui a obtenu 40,5% des voix au premier tour des élections régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur, la lettre a enflammé internet.
Et mis apparemment en mauvaise posture la société Congo Capital Entreprises, dont Innocent Dimi est vice-président et qui pilote un plan de privatisation de 46 sociétés publiques congolaises.
« Congo Capital Entreprises n’a pas vocation à s’immiscer dans la vie politique française »
Dans un communiqué reçu par Jeune Afrique, Congo Capital Entreprises a en effet indiqué que le courrier « mis en avant dans les médias et les réseaux sociaux est le fruit de l’initiative individuelle d’un collaborateur du groupe et n’engage pas Congo Capital Entreprises SA, qui n’a pas vocation à s’immiscer dans la vie politique française ».
Le texte, signé cette fois de la main de Wilfrid Etoka, PDG de Congo Capital Entreprises, indique que « ledit collaborateur a pris sur lui de transmettre un courrier sur entête de la société à l’une de ses relations d’affaires à laquelle il était préalablement lié », sans préciser qui est cette relation d’affaires. « Cette dernière a souhaité exploiter à des fins politiques ce courrier non autorisé par la direction de Congo Capital Entreprises », ajoute le texte.
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Associés d’affaires
Innocent Dimi a été longtemps associé en affaires avec Samuel Maréchal, le père de la candidate du Front national. La banque d’affaires Maréchal & Associés a investi dans la Financière, une société de bourse dirigée par Innocent Dimi. Joint par Jeune Afrique mercredi soir, Samuel Maréchal s’était contenté d’indiquer : « Innocent Dimi n’est pas employé de mon cabinet ». Dans un mail reçu en novembre 2014, Innocent Dimi était en tout cas encore présenté par Maréchal & Associés comme étant son « directeur Afrique ». Et il l’était aussi il y a quelques heures sur la page « équipe dirigeante » du site internet de la banque d’affaires active dans de nombreux pays africains. Page qui a depuis disparu…
Présenté par Congo Capital Entreprises comme un simple collaborateur, Innocent Dimi est également un proche de Wilfrid Etoka : il est en effet vice-président du groupe WEC, le groupe du négociant pétrolier, qui semble détenir également une participation dans la société la Financière.
Recherche d’investisseurs
Sans doute pour expliquer la démarche d’Innocent Dimi, que ce dernier a lui-même caractérisé auprès de Jeune Afrique comme « maladroite », Congo Capital Entreprises ajoute dans son communiqué que « l’entreprise regrette que son travail de recherche d’investisseurs directs étrangers pour accompagner une partie du programme de privatisation du Congo ait été instrumentalisé à des fins politiques et dément fermement favoriser une quelconque orientation politique dans sa recherche de partenaires internationaux ».
Congo Capital Entreprises rencontre régulièrement des investisseurs internationaux pour leur présenter des opportunités au Congo Brazzaville dans six secteurs stratégiques. Sans doute Innocent Dimi voulait-il faire de même en proposant de venir à la rencontre des entreprises du sud-est de la France. Mais il semble avoir oublié – outre de demander le feu vert de son PDG – que le contexte politique français était extrêmement tendu.
Source: Jeune Afrique. — Mis à jour le 10 décembre 2015 à 17h58

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