dimanche 14 octobre 2012

La trilogie imparfaite nommée Muzik Café

Sans fanfare ni boucan, mais avec un buzz parfait- tel ce collègue qui nous donne rendez-vous dans l’établissement mais avoue qu’il ne connait pas l’adresse- Muzik Café est le dernier-né de la famille du divertissement à Kinshasa.
Situé à l’angle du Boulevard du 30 juin et de l’Avenue Mbuji-Mayi, Muzik Café se veut être une trilogie du goût et du fun : pâtisserie, restaurant, lounge bar. Pousser les portes  et entrer dans un espace chaleureux : luminosité  parfaite, aidée par le beau ciel nocturne congolais ; une fontaine en plein milieu décorée de plantes naturelles et artificielles ; une poignée de table sous forme de petit chapiteaux en toile couleur blanc cassé ; deux tables basses dans le coin droit, presque comme si elles ne faisaient pas partie du reste de l’établissement ; la pizzeria se situe tout droit devant. Un cadre invitant, le personnel un peu moins.
Où s’asseoir ? car il y a du monde ce samedi soir : la salle à manger à baie vitrée, climatisée,  feutrée, tout en blanc, fait un peu trop bling bling ; dans l’espace en plein air, les tables idéales pour deux  sont toutes prises, donc on opte pour un chapiteau pour six dans le coin droit, à côté de la pizzeria. On attend quelqu’un pour nous servir. Un contingent de serveurs et serveuses s’agitent, bougent dans tous les sens mais personne ne vient à notre table. Finalement vient un garçon qui disparait aussitôt, remplacé par une fille qui prend la commande pour les boissons. Vous nous connaissez maintenant : on fait dans du Coca, Fanta, RedBull…servi dans des verres appropriés (voir article sur Restaurant Resource). Evidemment les Champagnards et les Vineux peuvent se régaler.
On parcourt la carte, on voyage un peu : indien, marocain, les classiques internationaux. Donc je commence : une salade dont j’ai vite fait d’oublier le nom composée de fruits de mer et pesto et des légumes habituels. Fruits de mer et pesto- Ah ça, je me dis ça doit être bon. Plat principal, j’opte pour une brochette de poulet. L’Intellectuel, point de salade, direct pour un steak. En attendant, on admire, on critique, on se demande qui est derrière l’endroit, je lance que malheureusement ce n’est surement pas un Mwana Mboka.
Les choses sérieuses vont commencer : la salade arrive, mais je suis déçu par le visuel, mais comme on ne mange pas avec ses yeux, on y va.  J’invite L’Intellectuel à partager. La déception visuelle est confirmée. Il y a quelque chose qui manque à la salade, notamment le pesto est inexistant, et il y a un arrière-gout dans les fruits de mer. Je laisse tomber la salade- comme dirait un bébé, « pas bon ».
Arrivent les plats de résistance. Arrive aussi la déception.  Les plats arrivent tièdes. Le steak de L’Intellectuel, demandé « a point », arrive bien rouge. Sa portion de riz n’est pas plus grande que trois cerises. Il y a aussi une sauce au champignon qui n’a pas de propriétaire sur notre table.  Ma brochette de poulet ? Une brochette de poulet ?  On ne peut pas être restaurateur et se  louper sur une simple, bête brochette de poulet. Vraiment coté bouffe, un zéro pointé.
Le reste de la soirée est anti-climatique. Non seulement nous n’avons pas bien mangé mais nos vilaines assiettes sont restées longtemps sur la table, faute de serveur /serveuse. Finalement c’est une des responsables qui vient débarrasser, tout en nous disant qu’elle n’est pas censée faire cela- un peu maladroit non ?? Vient la facture, on tourne  à plus de  70 dollars. 70 dollars pour quoi ? les seuls produits qui n’ont pas déçu ont étés les boissons.
La cerise sur le gâteau ? L’Intellectuel s’est pris une gastro qui a trainé pendant plus d’une semaine.
Notre piètre expérience est soutenu quelques jours plus tard par les dires de deux amis qui eux aussi ont été loin d’être impressionnés par la restauration.
Quelques jours plus tard, nous essayions d’y inviter une star de la musique congolaise, mais c’était un lundi et le lundi ils sont fermés.  
Mais je crois en cet établissement donc j’y retourne deux fois encore en ce mois de septembre.
La  carte contient une bonne douzaine de desserts. Sur papier ils sont excellents, mais qu’est-ce que ça donne  au gouter ? Je choisi un Brownie avec glace à la vanille.  Ah ça- le mélange du chaud et du froid est parfaitement maitrisé. Maitriserait-il leurs desserts mais serait incapable de nous servir un steak ?
Laissons tomber la restauration, essayons de nous rattraper dans le lounge bar ou dans la pâtisserie. Le lounge n’est pas très grand, donc le potentiel d’embouteillage humain est grand les soirs de grande affluence mais rien de très particulier.  La pâtisserie également parait assez classique, j’adore sa baie vitré qui donne sur le boulevard.
Mais dans tout ça, la chose que j’ai le plus aimé, c’est la lumière bleu dans les vestiaires hommes !!
Après trois visites en l’espace de deux semaines, Muzik Café ne mérite pas plus de « Deux Fourchettes et demie ».

Georges-Samuel Bakanja.

Lien du blog de Georges-Samuel Bakanja

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