dimanche 7 octobre 2012

Véritable phénomène socio-économique : la demande d'Internet approcherait les 90% de la population de Kinshasa




Le taux d'intention pour accéder à une connexion privée caracole à 88% en 2012 tandis que celui des internautes quotidiennement connectés à la grande toile a doublé en l'espace de 10 ans, passant à 14% au cours de cette année. L'Agence Expert prend annuellement le pouls du marché d'Internet à travers une étude qui révèle les grandes tendances depuis au moins dix ans. Pour 2012, il a été constaté sur le terrain une augmentation de l'intérêt des Kinois pour Internet avec une forte accélération observée  au cours des cinq dernières années. Dans l'analyse de cette évolution, l'on découvre aussi que plusieurs paramètres ont aussi connu une croissance, notamment la fréquence d'utilisation, l'intention d'abonnement et le temps d'utilisation. Mais il ne s'agit encore que d'un marché de l'avenir qu'il faut aujourd'hui espérer rentabiliser. En effet, à peine 14% de mordus d'internet se connectent tous les jours. Néanmoins, l'on observe chaque année le rétrécissement du taux des Kinois qui n'ont jamais utilisé ce service. De 70% en 2002, le nombre de Kinois néophytes est passé tour à tour à 68% en 2007 puis à 57% en 2012. Et la case des utilisateurs quotidiens est la seule à avoir connu un bond du simple au double. La montée de l'utilisation quotidienne d'Internet entre 2007 et 2012 est observée au niveau de toutes les catégories socioprofessionnelles, à savoir les dirigeants (27 à 32%), les élèves (4 à 10%), les employés (11 à 22%), les étudiants (10 à 33%) et les indépendants (4 à 9%). Toutefois, la catégorie « ménagères » est la seule à avoir connu une tendance inverse, passant de 2 à 1%. Une moyenne a pu être établie sur l'évolution du temps passé sur le net. En effet, le temps le plus élevé relevé varie entre trente minutes et une heure pour un taux d'utilisateurs estimé à 33% (2007) et à 36% (2012).

Le déclic

Mais à quoi est due cette montée sans précédent ? C'est la grande question à laquelle les experts de l'agence ont cherché à s'intéresser pour évaluer la viabilité du nouveau marché qui se forme. L'on estime que deux éléments forts y ont contribué significativement. D'abord, l'introduction de l'Internet par les différents opérateurs téléphoniques, à moindre coût. Cela a eu pour conséquence de réduire l'affluence dans les cybercafés de 79% à 62% entre 2007 et 2012. Par ailleurs, 36% des Kinois ont reconnu avoir eu accès à internet par leur téléphone portable. Curieusement, les écoles et universités viennent en dernière position dans les lieux de connexion. Un phénomène a aussi contribué à son expansion, particulièrement au niveau des jeunes et des étudiants. Il s'agit de l'intérêt porté de plus en plus sur les réseaux sociaux (HI5, Facebook, badoo, ...). D'où la question qui brûle sur toutes les lèvres : s'agit-il d'un marché porteur ? À cette préoccupation, il ne faut que se référer aux chiffres sur l'évolution de l'intention d'avoir une connexion privée. Entre 2007 et 2012, le « oui » à une connexion est passé de 76 à 88% alors que le « non » est redescendu de 11 à 3%. Le marché est donc bien porteur et certainement les sociétés de téléphonie mobile seront les plus grands bénéficiaires en assistant littéralement à une explosion de leur nombre d'abonnés. Aujourd'hui, dans le secteur de la téléphonie mobile et des télécommunications, c'est la véritable course aux innovations avec les tout derniers produits désormais disponibles, en l'occurrence le 3G et bientôt le 4G capables de faire révolutionner l'utilisation de l'Internet à Kinshasa.    

Laurent Essolomwa

Photo 1 : 36% des Kinois accèdent à Internet grâce au téléphone portable

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